La capacité du N.-B. à innover est qualifiée de médiocre
Le Nouveau-Brunswick traîne de la patte en matière d’innovation. Le Conference Board du Canada lui octroie un D- dans cette sphère et la dernière position au pays. Le gouvernement et les organismes de développement économique s’accordent pour dire qu’il faut faire mieux.
Dans son deuxième rapport qui mesure l’innovation, le Conference Board n’y va pas par quatre chemins qualifiant la «capacité à innover» au Nouveau-Brunswick de «médiocre».
Le Nouveau-Brunswick arrive bon dernier ou avant dernier dans plusieurs secteurs, dont la recherche-développement privée, le nombre d’articles scientifiques publiés et le nombre de brevets déposés.
Par exemple, le Nouveau-Brunswick a le deuxième taux de chercheurs le plus pas au pays. En 2015, il y avait 4,2 chercheurs qui travaillaient à la recherche-développement à temps plein dans la province par 1000 habitants.
Seule l’Île-du-Prince-Édouard a fait pire avec 3,6. La moyenne canadienne est de 9,5.
La productivité du travail est aussi loin d’être très compétitive lorsqu’on la compare au reste du pays. Le Conference Board mesure la productivité par ce qui est généré au produit intérieur brut (PIB) par heure travaillée en dollars américains. En 2010, cette mesure était de 39,81$ par heure travaillée au Nouveau-Brunswick alors que la moyenne canadienne est de 48,56$.
L’investissement dans la recherche-développement publique tire aussi de la patte. Le Nouveau-Brunswick investit 0,67% de son PIB dans la recherche-développement. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse est celui qui contribue le plus à ce secteur (1,20%) au pays. La moyenne nationale est de 0,70%.
La ministre du Développement économique et responsable d’Opportunités NB, Francine Landry, réalise qu’il y a du chemin à faire au niveau de l’innovation dans la province.
«Le gouvernement provincial reconnaît que l’innovation est depuis longtemps un défi pour le Nouveau-Brunswick et nous nous attaquons au problème. Le mois dernier, nous avons publié le Programme d’innovation du Nouveau-Brunswick, qui décrit le rôle que nous jouerons dans la promotion d’une économie innovatrice, en stimulant la recherche et la créativité», a expliqué par courriel la ministre.
Le gouvernement provincial s’est engagé à investir plus de 53 millions $ dans l’innovation au cours de cet exercice financier.
«Nous investissons également 11,4 millions $ cette année par l’intermédiaire de la Fondation de l’innovation du NouveauBrunswick pour soutenir la recherche et le développement dans les établissements d’enseignement postsecondaires et les instituts de recherche et pour aider à attirer des diplômés dans la province», a ajouté la ministre.
La Fondation de l’innovation au NouveauBrunswick (FINB) a investi un peu plus de 12 millions $ auprès d’entrepreneurs et de chercheurs en 2016-2017, une légère augmentation comparativement à l’année financière précédente où la société indépendante avait injecté 11,2 millions $.
Créée en 2002, le démarrage de la Fondation de l’innovation a été financé par le gouvernement provincial qui y a contribué 30 millions $.
L’organisme investit dans des projets de recherche et d’entrepreneuriat. Les revenus générés sont réinjectés dans la FINB. Depuis 2003, la FINB a investi plus 22,8 millions $ dans des projets néo-brunswickois.
Calvin Milbury en est le PDG. Un des plus grands défis du Nouveau-Brunswick, selon lui, est la petite taille de la province. L’infrastructure et les gens pour faire avancer la recherche et l’innovation manquent.
Les entreprises sont aussi plus petites en Atlantique et n’ont pas les fonds pour investir en recherche et développement.
Les entreprises ont cependant commencé à injecter plus de fonds dans l’innovation depuis le premier rapport du Conference Board (+10%).
Il faut toutefois faire plus, croit M. Milbury. Le secteur privé doit prendre plus de risque afin de jouer dans la cour des grands.
«Nous devons créer une culture d’innovation. Ça veut dire que nous devons, comme entrepreneur, prendre plus de risque. La raison pour laquelle nous devons prendre plus de risque et encourager l’innovation, c’est pour être compétitif et économiquement viable. Sans innovation, nous ne serons pas capables de faire compétition dans les marchés internationaux dans lesquels nous jouons maintenant», a-t-il expliqué à l’Acadie Nouvelle.