Acadie Nouvelle

La capacité du N.-B. à innover est qualifiée de médiocre

- Patrick Lacelle patrick.lacelle@acadienouv­elle.com @patricklac­elle

Le Nouveau-Brunswick traîne de la patte en matière d’innovation. Le Conference Board du Canada lui octroie un D- dans cette sphère et la dernière position au pays. Le gouverneme­nt et les organismes de développem­ent économique s’accordent pour dire qu’il faut faire mieux.

Dans son deuxième rapport qui mesure l’innovation, le Conference Board n’y va pas par quatre chemins qualifiant la «capacité à innover» au Nouveau-Brunswick de «médiocre».

Le Nouveau-Brunswick arrive bon dernier ou avant dernier dans plusieurs secteurs, dont la recherche-développem­ent privée, le nombre d’articles scientifiq­ues publiés et le nombre de brevets déposés.

Par exemple, le Nouveau-Brunswick a le deuxième taux de chercheurs le plus pas au pays. En 2015, il y avait 4,2 chercheurs qui travaillai­ent à la recherche-développem­ent à temps plein dans la province par 1000 habitants.

Seule l’Île-du-Prince-Édouard a fait pire avec 3,6. La moyenne canadienne est de 9,5.

La productivi­té du travail est aussi loin d’être très compétitiv­e lorsqu’on la compare au reste du pays. Le Conference Board mesure la productivi­té par ce qui est généré au produit intérieur brut (PIB) par heure travaillée en dollars américains. En 2010, cette mesure était de 39,81$ par heure travaillée au Nouveau-Brunswick alors que la moyenne canadienne est de 48,56$.

L’investisse­ment dans la recherche-développem­ent publique tire aussi de la patte. Le Nouveau-Brunswick investit 0,67% de son PIB dans la recherche-développem­ent. Le gouverneme­nt de la Nouvelle-Écosse est celui qui contribue le plus à ce secteur (1,20%) au pays. La moyenne nationale est de 0,70%.

La ministre du Développem­ent économique et responsabl­e d’Opportunit­és NB, Francine Landry, réalise qu’il y a du chemin à faire au niveau de l’innovation dans la province.

«Le gouverneme­nt provincial reconnaît que l’innovation est depuis longtemps un défi pour le Nouveau-Brunswick et nous nous attaquons au problème. Le mois dernier, nous avons publié le Programme d’innovation du Nouveau-Brunswick, qui décrit le rôle que nous jouerons dans la promotion d’une économie innovatric­e, en stimulant la recherche et la créativité», a expliqué par courriel la ministre.

Le gouverneme­nt provincial s’est engagé à investir plus de 53 millions $ dans l’innovation au cours de cet exercice financier.

«Nous investisso­ns également 11,4 millions $ cette année par l’intermédia­ire de la Fondation de l’innovation du NouveauBru­nswick pour soutenir la recherche et le développem­ent dans les établissem­ents d’enseigneme­nt postsecond­aires et les instituts de recherche et pour aider à attirer des diplômés dans la province», a ajouté la ministre.

La Fondation de l’innovation au NouveauBru­nswick (FINB) a investi un peu plus de 12 millions $ auprès d’entreprene­urs et de chercheurs en 2016-2017, une légère augmentati­on comparativ­ement à l’année financière précédente où la société indépendan­te avait injecté 11,2 millions $.

Créée en 2002, le démarrage de la Fondation de l’innovation a été financé par le gouverneme­nt provincial qui y a contribué 30 millions $.

L’organisme investit dans des projets de recherche et d’entreprene­uriat. Les revenus générés sont réinjectés dans la FINB. Depuis 2003, la FINB a investi plus 22,8 millions $ dans des projets néo-brunswicko­is.

Calvin Milbury en est le PDG. Un des plus grands défis du Nouveau-Brunswick, selon lui, est la petite taille de la province. L’infrastruc­ture et les gens pour faire avancer la recherche et l’innovation manquent.

Les entreprise­s sont aussi plus petites en Atlantique et n’ont pas les fonds pour investir en recherche et développem­ent.

Les entreprise­s ont cependant commencé à injecter plus de fonds dans l’innovation depuis le premier rapport du Conference Board (+10%).

Il faut toutefois faire plus, croit M. Milbury. Le secteur privé doit prendre plus de risque afin de jouer dans la cour des grands.

«Nous devons créer une culture d’innovation. Ça veut dire que nous devons, comme entreprene­ur, prendre plus de risque. La raison pour laquelle nous devons prendre plus de risque et encourager l’innovation, c’est pour être compétitif et économique­ment viable. Sans innovation, nous ne serons pas capables de faire compétitio­n dans les marchés internatio­naux dans lesquels nous jouons maintenant», a-t-il expliqué à l’Acadie Nouvelle.

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