Acadie Nouvelle

IMMOBILIER: QUE CHERCHENT LES ACHETEURS?

Le retour des beaux jours est synonyme de fonte des neiges et de bourgeonne­ment des panneaux «Maison (ou terrain) à vendre», en bordure des chemins.

- Vincent Pichard vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Le marché immobilier dans la Péninsule acadienne se distingue des autres régions de la province. Quelles en sont les caractéris­tiques? Décryptage avec deux profession­nels et un couple de vendeurs.

LA TENDANCE

Agente immobilièr­e chez Royal LePage Parkwood Realty depuis un an et demi et primée pour ses bons résultats en 2017, Janelle Comeau observe un marché en plein essor dans la Péninsule.

«Si on regarde les statistiqu­es, le nombre de transactio­ns est en constante évolution chaque année.»

En 2017, elle a vendu 47 propriétés. Elle en est à 15, depuis le 1er janvier.

«C’est encouragea­nt et prometteur pour le reste de l’année.»

Ces affirmatio­ns ne se vérifient pas partout dans le secteur. L’extrême Nord-Est connaît une autre réalité, assure Éric Girard, dans la profession depuis sept ans et spécialisé dans les alentours de Shippagan, Lamèque et Miscou.

«L’année 2017 s’est bien terminée. Il y a une grosse baisse de 30% environ depuis début 2018. Je n’ai conclu qu’une seule vente ces derniers mois, alors que normalemen­t à pareille date, j’en ai clôturé 8 à 12. On est à la fin d’un cycle.»

LES PRIX DE VENTE

À Grande-Anse, Vivianne St-Pierre et son mari ont décidé de quitter leur habitation qu’ils occupent depuis une quarantain­e d’années. Elle est située le long de la rue principale du village, la rue Acadie, et comprend quatre chambres, deux salles de bains, un grand patio et un sous-sol aménagé.

«Elle est toute rénovée», précise la propriétai­re. Ils la cèdent à 195 000$. «Elle est construite sur un grand terrain qui mène jusqu’à la mer.»

Les vendeurs n’ont pas fixé leur prix au hasard. Ils ont fait expertiser leur domicile. «Ça nous paraît correct pour la région.» Janelle Comeau recommande d’avoir recours à un profession­nel pour estimer la valeur d’un bien.

«Oui, les vendeurs veulent vendre au prix le plus fort et les acheteurs, acheter au prix le plus bas. Les maisons surévaluée­s ne trouvent pas preneurs. Au bout du compte, tout le monde perd son temps.»

À Lamèque, un terrain constructi­ble d’un acre est mis sur le marché à 10 000$ en moyenne.

«Ça peut grimper jusqu’à 30 000$, voire 50 000$, s’il sort du lot. À Miscou, c’est moins cher», révèle Éric Girard.

LE PROFIL DES VENDEURS

Janelle Comeau est contactée par toutes sortes de personnes. Les raisons qui incitent un propriétai­re à se séparer de sa maison sont multiples.

«Ça peut être pour en trouver une plus grande ou au contraire une plus petite. Les divorces et les ruptures amoureuses sont aussi un motif.»

Vivianne St-Pierre et son mari ont aimé leur vie passée chez eux. Ils y ont élevé leurs trois garçons. La fratrie a aujourd’hui quitté le nid.

«On vieillit, les enfants sont partis, ça nous demande trop d’entretien», dit-elle.

LE PROFIL DES ACHETEURS

Éric Girard accompagne principale­ment des jeunes familles.

«Ils ont dans la trentaine. Ils veulent une maison avec trois chambres, sur un plancher, proche des infrastruc­tures pour les enfants. Idéalement à 125 000$. À Miscou, c’est particulie­r. Ce sont surtout des gens qui y ont un attachemen­t et qui souhaitent renouer avec leurs racines.»

Entre vouloir et pouvoir, il y a un fossé que certains ne parviennen­t pas à franchir.

«Les règles hypothécai­res sont devenues strictes. Les acheteurs n’ont pas tous l’argent des banques. Depuis janvier, j’ai eu cinq ventes annulées à cause d’un problème de financemen­t.»

Celles et ceux qui désirent s’installer dans la Péninsule sont attirés par l’espace et la tranquilli­té qu’ils peuvent avoir.

«Les maisons au bord de l’eau ou avec vue sur l’eau sont très recherchée­s. Tout comme le cachet des maisons centenaire­s», constate Janelle Comeau.

«Dans la Péninsule, les acheteurs recherchen­t en grande majorité des maisons entre 100 000$ et 150 000$. Les maisons de 150 000$ et plus se vendent, mais c’est rare. Il faut qu’elles aient des particular­ités», déclare Janelle Comeau.

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Acadie Nouvelle: Vincent Pichard Conseils de l’agente immobilièr­e Janelle Comeau pour vendre plus vite sa maison: privilégie­r les photos prises en été au détriment de celles montrant un extérieur enneigé et soigner la décoration intérieure selon le principe du «Pas trop personnali­sée,...
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