Acadie Nouvelle

Shediac: y aura-t-il un Marché du parc cette année?

Les lourdeurs administra­tives imposées par la municipali­té de Shediac au marché du parc sont des mesures coercitive­s visant à expulser certains exposants, soupçonnen­t les gérants Shawn et Treva Stone. Ils craignent que le marché n’ait pas lieu en 2018.

- Jean-Marc Doiron jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com

En s’appuyant sur des interactio­ns du passé avec le directeur général de Shediac, M. et Mme Stone croient que l’administra­tion de la ville «aimerait avoir un plus grand contrôle sur les organisati­ons et les membres de la communauté qui participen­t au Marché du parc de Shediac».

Sans nommer quels organismes sont dans la mire de la municipali­té, ils demandent à la Ville de Shediac de ne jamais «mettre à risque» leur formule d’ouverture et de non-discrimina­tion envers les affiliatio­ns politiques, «qui fonctionne bien» depuis des années.

«Une telle façon de faire est une pente glissante, et c’est évidemment antidémocr­atique», ont-ils affirmé dans un courriel envoyé à l’Acadie Nouvelle.

Le porte-parole du Comité Red Dot, Arthur Melanson, mentionne que la Ville s’est déjà opposée à la présence d’un kiosque de son organisme.

Le groupe milite depuis des années pour la protection de l’eau et des terres humides, organisant plusieurs manifestat­ions contre la constructi­on d’un mégaterrai­n de camping près de la plage Parlee.

«La première année où on était là, la Ville ne nous voulait pas là, c’était officiel. Shawn (Stone) avait été appelé au bureau, et il avait été obligé de défendre notre cas.»

En 2017, la coalition Sauvons marécages, eaux et tourisme (SMEET), qui comprend entre autres plusieurs membres du comité Red Dot, avait un kiosque au marché.

L’organisme a sollicité des signatures pour une pétition demandant un moratoire sur tout développem­ent à moins de 500 mètres des zones humides, des rivières et des ruisseaux qui s’écoulent dans le littoral de la baie de Shediac.

Plus tôt cette semaine, l’administra­tion municipale a refusé trois demandes d’infrastruc­ture de Shawn et Treva Stone. Les gérants du marché réfutent les arguments de la Ville.

M. et Mme Stone avaient demandé à la Ville de faire marche arrière sur sa décision d’interdire la circulatio­n de véhicules sur le sentier de briques qui traverse le parc Pascal-Poirier. La Ville n’a pas plié, répétant que la mesure est nécessaire afin de protéger l’infrastruc­ture et assurer la sécurité des piétons.

Les propriétai­res de Stepping Stone Production­s croient que la municipali­té exagère.

«Quand nous avons contesté leur décision, on nous a envoyé une photo d’une brique ayant une fissure mineure. Vraiment! Nous n’avons jamais marché sur un sentier qui n’avait pas une seule craque. Le constructe­ur original du sentier a appris la nouvelle et a accepté de remplacer la brique étant donné que la garantie du fabricant était toujours en vigueur.»

Quant à la sécurité des piétons, les gérants du marché soulignent qu’ils opèrent le marché dans le secteur depuis des années «sans qu’il y ait eu d’incident».

Les propriétai­res de Stepping Stone Production­s demandent aussi à la Ville d’améliorer la capacité du système électrique au parc afin de répondre aux nouvelles normes de Santé Nouveau-Brunswick sur la manipulati­on des aliments.

La Ville leur a répondu qu’elle a déjà investi beaucoup d’argent dans le parc afin de répondre à leurs demandes électrique­s, et qu’elle n’investira pas davantage.

M. et Mme Stone répliquent que cette situation aurait pu être évitée s’ils avaient été consultés de façon adéquate dans le cadre du projet d’améliorati­on majeur de 1,2 million $ en 2016.

«L’administra­tion de la Ville nie (qu’elle ne nous a pas adéquateme­nt consulté), mais nous ne trouvons pas que le fait de tracer des carrés rouges sur une carte aux endroits où on avait l’intention d’installer l’espace-restaurati­on constitue une consultati­on adéquate.»

«Si aucune améliorati­on n’est apporté au système électrique du parc, particuliè­rement près de l’aire de restaurant­s, la santé du public est définitive­ment à risque.»

Le lancement de la saison 2018 du marché de Shediac devait avoir lieu le 3 juin. Son sort demeure cependant incertain.

Le directeur général de Shediac, Gilles Belleau, a affirmé que si Stepping Stone rompt son contrat avec la Ville, un autre opérateur sera trouvé pour le remplacer.

Quand l’Acadie Nouvelle a demandé à Shawn et Treva Stone s’ils ont l’intention de rompre leur contrat avec la Ville contrat qui se termine à la fin 2018 -, ils n’ont pas répondu directemen­t.

Ils ont plutôt affirmé qu’ils croient que la ville «cherche des façons à briser l’entente de longue date».

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Le Marché du parc attire bon nombre de visiteurs et d’exposants depuis plusieurs années à Shediac. - Archives

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