Shediac: y aura-t-il un Marché du parc cette année?
Les lourdeurs administratives imposées par la municipalité de Shediac au marché du parc sont des mesures coercitives visant à expulser certains exposants, soupçonnent les gérants Shawn et Treva Stone. Ils craignent que le marché n’ait pas lieu en 2018.
En s’appuyant sur des interactions du passé avec le directeur général de Shediac, M. et Mme Stone croient que l’administration de la ville «aimerait avoir un plus grand contrôle sur les organisations et les membres de la communauté qui participent au Marché du parc de Shediac».
Sans nommer quels organismes sont dans la mire de la municipalité, ils demandent à la Ville de Shediac de ne jamais «mettre à risque» leur formule d’ouverture et de non-discrimination envers les affiliations politiques, «qui fonctionne bien» depuis des années.
«Une telle façon de faire est une pente glissante, et c’est évidemment antidémocratique», ont-ils affirmé dans un courriel envoyé à l’Acadie Nouvelle.
Le porte-parole du Comité Red Dot, Arthur Melanson, mentionne que la Ville s’est déjà opposée à la présence d’un kiosque de son organisme.
Le groupe milite depuis des années pour la protection de l’eau et des terres humides, organisant plusieurs manifestations contre la construction d’un mégaterrain de camping près de la plage Parlee.
«La première année où on était là, la Ville ne nous voulait pas là, c’était officiel. Shawn (Stone) avait été appelé au bureau, et il avait été obligé de défendre notre cas.»
En 2017, la coalition Sauvons marécages, eaux et tourisme (SMEET), qui comprend entre autres plusieurs membres du comité Red Dot, avait un kiosque au marché.
L’organisme a sollicité des signatures pour une pétition demandant un moratoire sur tout développement à moins de 500 mètres des zones humides, des rivières et des ruisseaux qui s’écoulent dans le littoral de la baie de Shediac.
Plus tôt cette semaine, l’administration municipale a refusé trois demandes d’infrastructure de Shawn et Treva Stone. Les gérants du marché réfutent les arguments de la Ville.
M. et Mme Stone avaient demandé à la Ville de faire marche arrière sur sa décision d’interdire la circulation de véhicules sur le sentier de briques qui traverse le parc Pascal-Poirier. La Ville n’a pas plié, répétant que la mesure est nécessaire afin de protéger l’infrastructure et assurer la sécurité des piétons.
Les propriétaires de Stepping Stone Productions croient que la municipalité exagère.
«Quand nous avons contesté leur décision, on nous a envoyé une photo d’une brique ayant une fissure mineure. Vraiment! Nous n’avons jamais marché sur un sentier qui n’avait pas une seule craque. Le constructeur original du sentier a appris la nouvelle et a accepté de remplacer la brique étant donné que la garantie du fabricant était toujours en vigueur.»
Quant à la sécurité des piétons, les gérants du marché soulignent qu’ils opèrent le marché dans le secteur depuis des années «sans qu’il y ait eu d’incident».
Les propriétaires de Stepping Stone Productions demandent aussi à la Ville d’améliorer la capacité du système électrique au parc afin de répondre aux nouvelles normes de Santé Nouveau-Brunswick sur la manipulation des aliments.
La Ville leur a répondu qu’elle a déjà investi beaucoup d’argent dans le parc afin de répondre à leurs demandes électriques, et qu’elle n’investira pas davantage.
M. et Mme Stone répliquent que cette situation aurait pu être évitée s’ils avaient été consultés de façon adéquate dans le cadre du projet d’amélioration majeur de 1,2 million $ en 2016.
«L’administration de la Ville nie (qu’elle ne nous a pas adéquatement consulté), mais nous ne trouvons pas que le fait de tracer des carrés rouges sur une carte aux endroits où on avait l’intention d’installer l’espace-restauration constitue une consultation adéquate.»
«Si aucune amélioration n’est apporté au système électrique du parc, particulièrement près de l’aire de restaurants, la santé du public est définitivement à risque.»
Le lancement de la saison 2018 du marché de Shediac devait avoir lieu le 3 juin. Son sort demeure cependant incertain.
Le directeur général de Shediac, Gilles Belleau, a affirmé que si Stepping Stone rompt son contrat avec la Ville, un autre opérateur sera trouvé pour le remplacer.
Quand l’Acadie Nouvelle a demandé à Shawn et Treva Stone s’ils ont l’intention de rompre leur contrat avec la Ville contrat qui se termine à la fin 2018 -, ils n’ont pas répondu directement.
Ils ont plutôt affirmé qu’ils croient que la ville «cherche des façons à briser l’entente de longue date».