Acadie Nouvelle

LES AMBULANCIE­RS SONT À BOUT DE PATIENCE

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Les travailleu­rs paramédica­ux sont au bout du rouleau alors que des ambulances demeurent immobiles en raison du manque de personnel.

Plus d’une soixantain­e d’entre eux ont défilé sur une des artères principale­s de la capitale, mardi, pour dénoncer les problèmes de recrutemen­t et de rétention du personnel chez Ambulance NB.

Ils demandent à leur employeur et au gouverneme­nt de prendre des mesures concrètes pour régler cette «crise» qui s’étend aux quatre coins de la province.

Fredericto­n et Ambulance NB assurent toutefois faire tout en leur pouvoir pour recruter de nouveaux employés.

La pénurie de personnel oblige les paramédica­ux à travailler davantage alors que plusieurs ambulances demeurent immobiles, déplore le vice-président du local 4848 du Syndicat canadien de la fonction publique.

«Ça fait déjà quelques années que le système est sur une pente descendant­e. Il y a plus de paramédica­ux qui sortent du système qu’il y en a qui entrent», explique Steve Hébert.

En tout temps, environ une centaine de postes ne sont pas pourvus de façon permanente, affirme-t-il.

«D’ici quelques années, s’il n’y a rien qui est fait de la part de l’employeur et du gouverneme­nt, il y a quelque chose quelque part qui ne marchera plus», prévient le travailleu­r paramédica­l de Caraquet.

L’obligation d’avoir au moins un travailleu­r bilingue dans chaque ambulance en tout temps complique les efforts de recrutemen­t dans certaines régions, admet M. Hébert, mais le problème est beaucoup plus large à son avis.

Les conditions de travail difficiles sont notamment un obstacle important au recrutemen­t et à la rétention, selon le porte-parole du syndicat qui représente aussi les répartiteu­rs d’urgence.

«Si moi je suis rendu à bout dans mon travail, je ne vais pas encourager le recrutemen­t. Si je me sens bien au travail, si je sens que l’employeur veut vraiment me garder et que je ne suis pas seulement un numéro, ma rétention devient un bénéfice au recrutemen­t.»

Des incitatifs financiers destinés aux étudiants qui choisissen­t la profession de travailleu­r paramédica­l ainsi que des primes à l’embauche pourraient contribuer à régler la crise, avance M. Hébert.

Selon le directeur des opérations chez Ambulance NB, Jean-Pierre Savoie, la société fait face à «un certain manque d’effectif» et est activement à la recherche d’environ 70 travailleu­rs supplément­aires.

«L’une de nos priorités, c’est de recruter du nouveau personnel», assure M. Savoie.

L’organisati­on a récemment lancé une campagne de recrutemen­t national en plus de visiter chacune des écoles de formation du Nouveau-Brunswick, explique-t-il.

Ambulance NB a embauché une trentaine de nouveaux paramédica­ux en décembre et s’apprête à en accueillir une vingtaine de plus le mois prochain.

«Le recrutemen­t, ce n’est pas quelque chose qui arrive du jour au lendemain. Ça prend du temps. D’ici deux ans, nous devrions être dans une bien meilleure position», avance Jean-Pierre Savoie.

Le directeur des opérations estime toutefois que la manifestat­ion de mardi pourrait nuire aux efforts de l’organisati­on en donnant une image «négative» de l’organisati­on aux futures recrues.

«Personnell­ement, j’étais un peu déçu (par la manifestat­ion)», affirme M. Savoie.

Par courriel, le ministre de la Santé, Benoît Bourque, a remercié les travailleu­rs paramédica­ux pour «leur patience et leur dévouement.»

Il a rappelé qu’un nouveau programme de formation en français a été créé l’an dernier au Collège communauta­ire pour répondre à la pénurie de main-d’oeuvre.

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- Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau Les travailleu­rs paramédica­ux dénoncent la crise du recrutemen­t et de rétention chez Ambulance NB.

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