LES AMBULANCIERS SONT À BOUT DE PATIENCE
Les travailleurs paramédicaux sont au bout du rouleau alors que des ambulances demeurent immobiles en raison du manque de personnel.
Plus d’une soixantaine d’entre eux ont défilé sur une des artères principales de la capitale, mardi, pour dénoncer les problèmes de recrutement et de rétention du personnel chez Ambulance NB.
Ils demandent à leur employeur et au gouvernement de prendre des mesures concrètes pour régler cette «crise» qui s’étend aux quatre coins de la province.
Fredericton et Ambulance NB assurent toutefois faire tout en leur pouvoir pour recruter de nouveaux employés.
La pénurie de personnel oblige les paramédicaux à travailler davantage alors que plusieurs ambulances demeurent immobiles, déplore le vice-président du local 4848 du Syndicat canadien de la fonction publique.
«Ça fait déjà quelques années que le système est sur une pente descendante. Il y a plus de paramédicaux qui sortent du système qu’il y en a qui entrent», explique Steve Hébert.
En tout temps, environ une centaine de postes ne sont pas pourvus de façon permanente, affirme-t-il.
«D’ici quelques années, s’il n’y a rien qui est fait de la part de l’employeur et du gouvernement, il y a quelque chose quelque part qui ne marchera plus», prévient le travailleur paramédical de Caraquet.
L’obligation d’avoir au moins un travailleur bilingue dans chaque ambulance en tout temps complique les efforts de recrutement dans certaines régions, admet M. Hébert, mais le problème est beaucoup plus large à son avis.
Les conditions de travail difficiles sont notamment un obstacle important au recrutement et à la rétention, selon le porte-parole du syndicat qui représente aussi les répartiteurs d’urgence.
«Si moi je suis rendu à bout dans mon travail, je ne vais pas encourager le recrutement. Si je me sens bien au travail, si je sens que l’employeur veut vraiment me garder et que je ne suis pas seulement un numéro, ma rétention devient un bénéfice au recrutement.»
Des incitatifs financiers destinés aux étudiants qui choisissent la profession de travailleur paramédical ainsi que des primes à l’embauche pourraient contribuer à régler la crise, avance M. Hébert.
Selon le directeur des opérations chez Ambulance NB, Jean-Pierre Savoie, la société fait face à «un certain manque d’effectif» et est activement à la recherche d’environ 70 travailleurs supplémentaires.
«L’une de nos priorités, c’est de recruter du nouveau personnel», assure M. Savoie.
L’organisation a récemment lancé une campagne de recrutement national en plus de visiter chacune des écoles de formation du Nouveau-Brunswick, explique-t-il.
Ambulance NB a embauché une trentaine de nouveaux paramédicaux en décembre et s’apprête à en accueillir une vingtaine de plus le mois prochain.
«Le recrutement, ce n’est pas quelque chose qui arrive du jour au lendemain. Ça prend du temps. D’ici deux ans, nous devrions être dans une bien meilleure position», avance Jean-Pierre Savoie.
Le directeur des opérations estime toutefois que la manifestation de mardi pourrait nuire aux efforts de l’organisation en donnant une image «négative» de l’organisation aux futures recrues.
«Personnellement, j’étais un peu déçu (par la manifestation)», affirme M. Savoie.
Par courriel, le ministre de la Santé, Benoît Bourque, a remercié les travailleurs paramédicaux pour «leur patience et leur dévouement.»
Il a rappelé qu’un nouveau programme de formation en français a été créé l’an dernier au Collège communautaire pour répondre à la pénurie de main-d’oeuvre.