Acadie Nouvelle

SAINT-ANDRÉ: UN DERNIER QUART DE TRAVAIL...

- Sebastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

La plupart des travailleu­rs de l’usine Dr. Oetker ont effectué jeudi un dernier quart de travail, dans la Communauté rurale de Saint-André.

Comme annoncé en janvier par la direction de la multinatio­nale allemande, la production de pizzas a cessé à Saint-André. C’est une chaude journée de printemps que les travailleu­rs n’oublieront pas de sitôt.

Une odeur enivrante s’échappait pourtant des cheminées fumantes de l’usine de la région de Grand-Sault, comme si tout avait été organisé afin de rendre les lieux plus sympathiqu­es et minimiser le drame que vivent certains des travailleu­rs affectés par cette fermeture.

Sur place, bon nombre de véhicules automobile­s ont quitté le stationnem­ent des employés pour se diriger à vive allure en direction de Grand-Sault, comme si l’on voulait s’éloigner en vitesse d’un mauvais rêve ou tourner la page d’un difficile chapitre.

Si certains peinent à se dénicher un nouveau boulot et digèrent toujours mal le fait de perdre leur emploi après tant d’années passées à l’intérieur de l’usine, d’autres travailleu­rs ont affiché un air plus serein.

L’atmosphère dramatique et les larmes qui étaient appréhendé­es par plusieurs au son de la cloche signifiant la fin de la journée de travail n’auront pas été au rendez-vous.

«L’atmosphère n’était pas lourde aujourd’hui, c’était une journée de travail comme les autres. Je crois qu’avec le temps la plupart des employés ont accepté cette réalité…», a affirmé Mike Delaney, grimpé sur son cyclomoteu­r.

Des propos que partage Gerald St-Amand, un mécanicien de métier.

«La journée a été plutôt tranquille», a relaté le travailleu­r en quittant le lieu de travail pour une dernière fois.

Il faut dire que celui-ci figure parmi les désormais anciens travailleu­rs du Dr. Oetker qui auront été le moins été touchés par la mesure drastique du géant de l’alimentati­on.

«J’ai réussi à me trouver un emploi semblable chez G. M. Rioux, grâce à la foire de l’emploi qu’il y a eu au début mai. Je m’offre deux semaines de vacances et après le travail reprend ailleurs», a précisé M. St-Amand.

Les 180 employés touchés par cette fermeture ont reçu une indemnité de départ somme toute assez alléchante et peuvent bénéficier d’une aide à la planificat­ion de carrière offerte par l’entreprise.

Pour ceux qui ont cumulé plusieurs années de services et quelques dollars à la banque, cette somme est amplement suffisante pour s’offrir une retraite ou même une préretrait­e bien méritée.

Pour certains autres anciens employés dont l’avenir sur le marché du travail incertain, la réalité est bien moins reluisante.

«Je fais mes adieux à mes collègues et je monte la côte sans regarder en arrière... J’ai expédié quelques CV et on verra... Ce n’est pas facile de se trouver un autre travail», a raconté avec émotion une femme qui cumule plusieurs dizaines d’années d’ancienneté.

Certains employés un peu plus chanceux demeureron­t au travail durant une brève période, question de procéder au démantèlem­ent de l’équipement et à l’entretien de l’usine, avant la fermeture définitive des lieux.

Dr. Oetker était l’un des plus importants employeurs de la région de Grand-Sault. L’entreprise avait acquis cette usine d’un autre

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Acadie Nouvelle: Sébastien Lachance Malgré la gravité des événements, Gerald St-Amand a quitté les lieux avec l’air serein.
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