SAINT-ANDRÉ: UN DERNIER QUART DE TRAVAIL...
La plupart des travailleurs de l’usine Dr. Oetker ont effectué jeudi un dernier quart de travail, dans la Communauté rurale de Saint-André.
Comme annoncé en janvier par la direction de la multinationale allemande, la production de pizzas a cessé à Saint-André. C’est une chaude journée de printemps que les travailleurs n’oublieront pas de sitôt.
Une odeur enivrante s’échappait pourtant des cheminées fumantes de l’usine de la région de Grand-Sault, comme si tout avait été organisé afin de rendre les lieux plus sympathiques et minimiser le drame que vivent certains des travailleurs affectés par cette fermeture.
Sur place, bon nombre de véhicules automobiles ont quitté le stationnement des employés pour se diriger à vive allure en direction de Grand-Sault, comme si l’on voulait s’éloigner en vitesse d’un mauvais rêve ou tourner la page d’un difficile chapitre.
Si certains peinent à se dénicher un nouveau boulot et digèrent toujours mal le fait de perdre leur emploi après tant d’années passées à l’intérieur de l’usine, d’autres travailleurs ont affiché un air plus serein.
L’atmosphère dramatique et les larmes qui étaient appréhendées par plusieurs au son de la cloche signifiant la fin de la journée de travail n’auront pas été au rendez-vous.
«L’atmosphère n’était pas lourde aujourd’hui, c’était une journée de travail comme les autres. Je crois qu’avec le temps la plupart des employés ont accepté cette réalité…», a affirmé Mike Delaney, grimpé sur son cyclomoteur.
Des propos que partage Gerald St-Amand, un mécanicien de métier.
«La journée a été plutôt tranquille», a relaté le travailleur en quittant le lieu de travail pour une dernière fois.
Il faut dire que celui-ci figure parmi les désormais anciens travailleurs du Dr. Oetker qui auront été le moins été touchés par la mesure drastique du géant de l’alimentation.
«J’ai réussi à me trouver un emploi semblable chez G. M. Rioux, grâce à la foire de l’emploi qu’il y a eu au début mai. Je m’offre deux semaines de vacances et après le travail reprend ailleurs», a précisé M. St-Amand.
Les 180 employés touchés par cette fermeture ont reçu une indemnité de départ somme toute assez alléchante et peuvent bénéficier d’une aide à la planification de carrière offerte par l’entreprise.
Pour ceux qui ont cumulé plusieurs années de services et quelques dollars à la banque, cette somme est amplement suffisante pour s’offrir une retraite ou même une préretraite bien méritée.
Pour certains autres anciens employés dont l’avenir sur le marché du travail incertain, la réalité est bien moins reluisante.
«Je fais mes adieux à mes collègues et je monte la côte sans regarder en arrière... J’ai expédié quelques CV et on verra... Ce n’est pas facile de se trouver un autre travail», a raconté avec émotion une femme qui cumule plusieurs dizaines d’années d’ancienneté.
Certains employés un peu plus chanceux demeureront au travail durant une brève période, question de procéder au démantèlement de l’équipement et à l’entretien de l’usine, avant la fermeture définitive des lieux.
Dr. Oetker était l’un des plus importants employeurs de la région de Grand-Sault. L’entreprise avait acquis cette usine d’un autre