Acadie Nouvelle

Le déchiremen­t du départ

- Marie Toulgoat marie.toulgoat@acadienouv­elle.com

NDLR: Ils sont arrivés au Canada il y a quatre mois, un an et demi et 27 ans, fuyant la guerre ou un régime politique oppressif. Aujourd’hui, malgré les défis du quotidien, tous apprennent à s’adapter à leur rythme et appellent le Canada leur nouvelle maison. Rencontres. En arrivant au Nouveau-Brunswick, les réfugiés ont la possibilit­é de débuter une nouvelle vie loin des dangers de leur pays d’origine. Pourtant, même à l’abri de la guerre et des conflits, le départ de son pays est parfois difficile, voire douloureux.

Si l’arrivée au Canada signifie pour les réfugiés de voir leur sécurité assurée, après avoir vécu dans une région dangereuse et souvent l’avoir fuie au péril de leur vie, apprendre à vivre dans un nouveau pays est un processus difficile.

En arrivant au Canada depuis la Syrie, le Soudan, Haïti, ou encore de la Somalie, les réfugiés accueillis au Nouveau-Brunswick découvrent un pays qui n’a souvent rien à voir avec le leur.

Les transports, la nourriture, les us et coutumes ou encore les conditions météorolog­iques: l’arrivée au Canada représente souvent pour les réfugiés une quantité de petites différence­s auxquelles il faut s’acclimater.

«J’ai eu un peu de mal au début, parce que la vie canadienne était différente de chez nous. Le transport par exemple: quand je prenais l’autobus, je ne savais pas quoi faire quand il fallait descendre. Je devais regarder ce que les autres faisaient», raconte Irina Raduly, qui a quitté la Roumanie pour le Nouveau-Brunswick il y a 27 ans.

Un travail d’adaptation nécessaire, mais souvent rendu difficile par la souffrance d’avoir laissé derrière des proches et de la famille.

Safia Narbi est arrivée à Moncton, après avoir fui la Syrie et le Liban, en laissant sur place une de ses filles.

La jeune femme est restée au ProcheOrie­nt avec son fiancé, qui n’a pas été autorisé à se rendre au Canada. Une décision déchirante pour Mme Narbi et pour ses trois autres enfants, coupés de leur grande soeur.

«Ça a été très difficile. C’est très dur pour mes trois filles de rester loin de leur soeur. Elles essayent de trouver un moyen pour la faire venir au Canada avec son fiancé. La seule raison pour laquelle je regrette d’être venue ici au Canada, c’est parce que j’ai laissé ma fille au Liban», explique Safia Narbi.

Une souffrance qu’Irina Raduly, 25 ans avant Safia Narbi, a elle aussi eu à vivre. En rejoignant son mari au Nouveau-Brunswick en 1991, elle a laissé en Roumanie sa mère malade.

Pour elle, le départ a été un déchiremen­t d’autant plus important que les communicat­ions étaient beaucoup plus difficiles à l’époque.

Sans internet ou téléphone intelligen­t permettant de communique­r d’un continent à l’autre, l’arrivée au Canada a été beaucoup plus difficile.

 ?? - Acadie Nouvelle: Marie Toulgoat ?? Irina Raduly est arrivée dans la région de Moncton en 1991 avec ses deux enfants. Elle ne parlait alors que le hongrois. À la une, Nedal Najib et Safia Narbi, un couple syrien établi dans le Grand Moncton.
- Acadie Nouvelle: Marie Toulgoat Irina Raduly est arrivée dans la région de Moncton en 1991 avec ses deux enfants. Elle ne parlait alors que le hongrois. À la une, Nedal Najib et Safia Narbi, un couple syrien établi dans le Grand Moncton.
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