Acadie Nouvelle

Moncton: des défenseurs des animaux s’opposent à la présentati­on de rodéos

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Des voix s’élèvent contre le passage des Profession­al Bull Riders, samedi, au Colisée de Moncton. Une manifestat­ion est prévue pour dénoncer le traitement réservé aux taureaux lors de ce type d’événement.

Lise Doucet a rallié autour d’elle un groupe d’opposants à la tenue du rodéo. Cette discipline soumet les animaux à des souffrance­s inutiles, alerte la citoyenne de Moncton.

«Ces événements sont cruels et barbares. Dans chacun de ces spectacles, chaque taureau est blessé, torturé et effrayé», dit-elle.

«Gagner de l’argent aux dépens de la souffrance de ces animaux sans défense, c’est faire preuve de sauvagerie.»

Les activités de dressage soumettent les taureaux à des risques de blessures, de douleurs et d’angoisse, ajoute Lise Doucet.

«On présente souvent ça comme un sport, et les animaux comme des athlètes. Mais il n’y a pas un de ces taureaux qui choisit d’être là. S’ils sautent, c’est parce qu’une corde vient presser une région très sensible au niveau de l’aine. Ce n’est pas dans leur nature.»

Une manifestat­ion silencieus­e aura lieu samedi à 17h30 devant le Colisée. C’est là que l’entreprise Profession­al Bull Riders (PBR) déversera 600 tonnes de terre pour préparer l’espace de compétitio­n. Une cinquantai­ne de taureaux seront présents.

«Montrons aux gens qui gagnent de l’argent en organisant ces événements cruels que l’exploitati­on et l’abus des animaux pour le divertisse­ment ne sont pas les bienvenus dans une ville qui se targue de la gentilless­e», peut-on lire en descriptio­n de l’événement partagé sur Facebook.

L’équipe de PBR a fait halte au Centre Scotiabank de Halifax la semaine dernière. Une cinquantai­ne de manifestan­ts les y attendaien­t pour fait entendre leur message. Une pétition en ligne réclamant l’interdicti­on de l’événement a même recueilli plus de 76 000 signatures.

DES TAUREAUX «HEUREUX»

De leur côté, les organisate­urs nient tout mauvais traitement infligé aux animaux.

«Contrairem­ent à des idées fausses très répandues, ces taureaux ne sont en aucune façon agités ou blessés, avance le PDG de PBR, San Gleason. Ils sont génétiquem­ent élevés pour ruer, tout comme les chevaux de course sont élevés pour courir vite.»

Kacie Albert, porte-parole de l’entreprise organisatr­ice, assure que les participan­ts aux épreuves n’utilisent ni éperons, ni électrocho­cs. Elle précise que la courroie entourant le flanc de l’animal est le seul outil destiné à stimuler l’animal.

«La sangle de flanc n’est pas douloureus­e et ce n’est pas un instrument d’agitation», note la porte-parole. «La sangle n’agite jamais les parties génitales des taureaux.»

Selon Kacie Albert, les taureaux de rodéo sont «heureux» et «apprécient» ce qu’ils font. «Les éleveurs traitent leurs athlètes animaliers comme des membres de leur propre famille», écrit-elle.

«Ils mènent la vie d’un athlète profession­nel, ils ont accès à la meilleure nourriture et aux meilleurs soins médicaux. Ces taureaux prennent leur retraite à un jeune âge, ils vivent le reste de leur vie dans un ranch bucolique, et ils meurent de causes naturelles. Dans le monde des bovins, devenir un taureau de rodéo est comme gagner la loterie animale.»

QUE DISENT LES VÉTÉRINAIR­ES?

Pour sa part, l’Associatio­n canadienne des médecins vétérinair­es accepte l’utilisatio­n des animaux dans le cadre de spectacles et de loisirs seulement lorsque les besoins physiques, sociaux et comporteme­ntaux des animaux sont satisfaits.

«L’ACMV s’oppose aux activités, aux concours et aux épreuves qui présentent une probabilit­é élevée de blessures, de détresse ou de maladies», précise l’associatio­n. «Les animaux ne devraient pas être forcés d’exécuter des actes ou des tâches qui suscitent une détresse ou un malaise physique ou mental.»

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Les manifestan­ts viendront dénoncer ce qu’ils estiment être un spectacle violent et cruel. - Gracieuset­é.
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