La croissance économique a ralenti
La croissance économique canadienne a ralenti au premier trimestre pour s'établir à son plus faible niveau en près de deux ans, mais même si ces données étaient plus faibles que prévu, certains économistes restent convaincus que les taux d'intérêt seront haussés plus tard cette année.
L'économie a progressé à un rythme annualisé de 1,3% au cours des trois premiers mois de l'année, a indiqué jeudi Statistique Canada, soit une cadence plus lente que celle de 1,7% observée au dernier trimestre de 2017. Les économistes s'attendaient à une croissance annualisée de 1,8% pour le premier trimestre de 2018, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.
Ce lent début d'année a été largement attribué à un repli du marché immobilier, en raison de l'entrée en vigueur de nouvelles règles plus strictes sur les hypothèques et du ralentissement du marché du logement. La baisse de 1,9% de l'investissement dans le logement a été son déclin le plus important depuis le premier trimestre de 2009.
Toutefois, des économistes ont souligné la forte croissance enregistrée en mars, pour terminer le trimestre, et ont laissé entendre que ce rapport ne modifiait guère leur anticipation d'une hausse des taux d'intérêt par la Banque du Canada dès le mois de juillet.
«Même si le résultat trimestriel d'ensemble du PIB était un peu décevant, même pour ceux d'entre nous qui étaient du mauvais côté du consensus, la robustesse des derniers mois et la vigueur des investissements des entreprises constituent un contrepoids intéressant», a estimé l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, dans un rapport.
«L'essentiel est que la croissance pour l'ensemble de l'année semble toujours en voie d'atteindre environ deux%, ce qui est tout à fait conforme aux attentes de la Banque du Canada.»
M. Porter a souligné que l'économie avait enregistré une croissance de 0,3% en mars, le dernier mois du trimestre, grâce au secteur minier, pétrolier et gazier et à la croissance du commerce de gros et de détail.
«Le solide résultat de mars constitue un bon point de départ pour le deuxième trimestre», a-t-il déclaré.
Le taux de croissance de 1,3% du premier trimestre correspondait aux prévisions de la Banque du Canada dans son rapport sur la politique monétaire d'avril.
La banque centrale a choisi de laisser son taux d'intérêt directeur inchangé mercredi, mais a omis, dans son explication, une référence à la «prudence» qui était présente dans ses déclarations précédentes à ce sujet.