MEMRAMCOOK: SAUVEGARDE SANS OTTAWA
Un an et demi après l’annonce de 25 millions $ de Fredericton pour sauver l’Institut de Memramcook, les promoteurs doivent bien se rendre à l’évidence: Ottawa n’investira pas dans la phase de rénovation. Un populaire édifice du complexe est ainsi à risque.
Quand le groupe de travail du complexe de Memramcook a présenté son rapport au gouvernement provincial, en avril 2016, les travaux étaient évalués à 32,5 millions $.
L’année suivante, quand le premier ministre Brian Gallant a annoncé la somme de 25 millions $ pour sauver l’institut, il n’avait pas voulu indiquer si le gouvernement fédéral serait en mesure de financer le manque à gagner ou si certains aspects du projet seraient abandonnés.
«Nous sommes convaincus que l’annonce d’aujourd’hui permettra de sauvegarder cet important édifice», s’était-il contenté de répondre.
Lundi, l’Acadie Nouvelle a appris que l’Immeuble Beaumont, situé au sud-est de l’édifice principal, écope.
Le bâtiment - anciennement une résidence du Collège Saint-Joseph - était très populaire à l’époque où il y avait des mariages à la chapelle de l’institut. Sa façade nord, avec ses plantes grimpantes, est fort prisée des photographes. Il est en bon état, ayant subi des rénovations importantes à la fin des années 1980, quand il hébergeait des bureaux du ministère des Pêches et des Océans.
Dans son projet de 32,5 millions $, le groupe de travail du complexe de Memramcook - mandaté par le gouvernement provincial -, avait inclut une partie des travaux nécessaires pour que l’Immeuble Beaumont réponde aux normes nationales, selon M. LeBlanc.
L’édifice ne fait cependant pas partie du projet annoncé de 25 millions $.
«Quand on regardait les 32 millions $, on se demandait: “garde-t-on Beaumont?” On voulait l’inclure. Mais le gouvernement a dit: “écoutez, on ne peut pas réparer toutes les bâtisses qu’il y a là.”»
L’avenir de l’Immeuble Beaumont sera probablement déterminé à la fin du projet de rénovations, en 2020. M. LeBlanc croit que la hausse d’intérêt dans le secteur attirera des investisseurs.
M. LeBlanc n’écarte pas la possibilité de démolir l’édifice s’il n’y a pas d’intérêt du secteur privé.
DES ATTENTES IRRÉALISTES?
Ottawa ne s’est jamais engagé à participer au financement des rénovations. Des attentes ont cependant été créées par le groupe de travail du complexe Memramcook. Dans son rapport, il proposait que le projet soit financé à 80% par Ottawa.
Maintenant, les promoteurs ne peuvent que se croiser les doigts et espérer que le gouvernement du Canada participe à la sauvegarde de l’Institut de Memramcook en devenant locataire à long terme.
Bernard LeBlanc assure que ses collègues et lui mettent les bouchées doubles afin d’identifier des agences gouvernementales qui pourraient s’installer à l’institut. Il est cependant trop tôt pour parler d’engagements.
«Dans les édifices provinciaux, ce sont souvent les locataires importants qui amènent tout le reste. On regarde les deux paliers de gouvernement. On travaille continuellement dans le but d’avoir des locataires-clés pour cet édifice.»
Le député libéral assure qu’il y a beaucoup d’intérêt de la communauté et du secteur privé pour l’espace disponible dans le bâtiment. L’équipe responsable du projet accumule une liste de locataires potentiels. Elle comprend des garderies, des barbiers et des agences d’avocats, entre autres.
Plusieurs des anciens locataires - qui ont été forcés à déménager en décembre en raison des travaux - ont l’intention de revenir une fois les rénovations terminées selon M. LeBlanc.
Ils comprennent la pédiatre Élaine Deschênes et le secteur des finances du Centre hospitalier universitaire DrGeorges-L.-Dumont.