«Une histoire à partir de rien»
L’avocate Jean Teillet est l’arrière-petitenièce de Louis Riel et l’une des meilleures avocates des droits des Métis et des Premières Nations du pays. Son argument - que la plus haute cour du pays a finalement adopté - était qu’une communauté métisse portant des droits devait prouver plus qu’un lien généalogique avec un ancêtre autochtone. La Nation métisse de l’Ouest, par exemple, a une histoire d’origine, un nom, des liens de parenté, une langue, des traditions, des symboles, un territoire et une culture comme la musique, la danse et la nourriture. «Il ne s’agit pas seulement de gens qui ont ce que j’appelle une grand-mère indienne», dit-elle. «C’est un peuple historique qui a vu le jour avant que le Canada s’affirme sur son territoire.» Mme Teillet dit que les revendications métisses de l’est du Canada semblent dépendre d’un marqueur clé de l’appartenance - une connexion généalogique - sans aucune autre preuve. «Parfois, ces gens dans l’Est du Canada appuient toute leur réclamation sur une relation vieille de 400 ans avec une femme des Premières Nations», dit-elle. «Il n’y a rien de plus là-bas.» Environ 20 procès ont été intentés par des Métis autoproclamés dans la région revendiquant des droits ancestraux. Chacun d’eux a échoué, dit Mme Teillet. Dans une décision, un juge a déclaré qu’il serait «plus facile de clouer du Jell-O au mur» que de trouver des preuves à l’appui de la revendication, raconte-telle. «Je pense qu’ils concoctent une histoire à partir de rien.» - La Presse canadienne