Polyvalente de Tracadie: des travaux de 17,5 millions $
Avec plusieurs cours de sciences pures à son horaire, Julie-Pier Comeau, élève de la 12e année à la polyvalente W.-ALosier de Tracadie, travaille sans relâche en prévision de ses études en sciences infirmières, en septembre, à l’université. Son cours de charpenterie représente alors une parenthèse bienvenue dans ses journées chargées. David Caron
Avec un intérêt marqué pour les sciences, c’est un peu par hasard que JuliePier Comeau s’est trouvée dans un cours de charpenterie lors du dernier semestre de ses études secondaires.
«Je me dirige en sciences infirmières, mais j’avais des cours libres ce semestre. J’aime bricoler et construire des choses, donc j’ai décidé de suivre ce cours. (…) J’ai de gros cours ce semestre. Je fais de la bio, de la chimie et des statistiques. Quand j’arrive ici, ça me permet de rentrer dans ma bulle, je ne pense plus aux autres choses.»
Si au départ, elle avait parfois du mal à s’habituer à cette nouvelle discipline, elle ne regrette aucunement sa décision.
«J’ai appris à faire du travail manuel et je sais que ça va me servir plus tard. Les projets, je peux les rapporter chez moi après et je suis vraiment fière!»
Son collègue de classe, Xavier Thomas, participe aussi à un cours de charpenterie pour la première fois. Contrairement à sa camarade Julie-Pier, il s’y connaissait un peu.
«Mon grand-père est charpentier, alors c’est dans la famille. J’ai déjà construit une grange chez nous, mais je voulais en apprendre plus sur les techniques.»
Cet automne, le jeune homme a l’intention de poursuivre des études en ingénierie mécanique. Il croit cependant que la charpenterie va lui servir pendant le reste de sa vie.
«Tu n’as pas besoin de vouloir devenir charpentier pour apprendre à travailler le bois. C’est bon de l’apprendre à l’école, peu importe ce que tu veux faire.»
Bien entendu, les cours de métiers attirent toujours plusieurs élèves qui souhaitent poursuivre dans cette direction après l’école secondaire, mais depuis quelques années, André Fortin, enseignant du cours de charpenterie à Tracadie, constate des changements. Par exemple, le milieu attire de plus en plus de femmes. Des membres du gouvernement du Nouveau-Brunswick, dont le premier ministre Brian Gallant, étaient de passage à la polyvalente W.-A.-Losier lundi matin pour annoncer un investissement de 3,3 millions $.
L’argent avait initialement été annoncé dans le budget d’immobilisations 20182019. Il servira à accueillir les bureaux du district scolaire à l’intérieur de l’école secondaire et de rénover les ateliers de métier.
Selon André Fortin, les investissements vont permettre de renouveler l’équipement et de réaménager l’intérieur des ateliers.
«Ça augmente par rapport à ce qu’on voyait auparavant. Ce n’est plus aussi traditionnel. Il y a beaucoup plus de femmes qui participent à ces cours et je trouve ça le fun. Ça nous amène d’autres aspects qu’on ne voyait pas avant nécessairement.»
«Ça va permettre aux élèves de mieux réussir, à en apprendre davantage et de mettre en pratique ce qu’ils apprennent en classe. Ils vont pouvoir aussi mieux obtenir les compétences dont ils ont besoin pour poursuivre des études postsecondaires ou dans la vie de tous les jours.»
Un projet de 17,5 millions $ est en cours à la polyvalente W.-A-Losier depuis 2015. Les travaux, qui doivent prendre fin en 2020, ont pour objectif de prolonger la durée de vie de l’édifice de 30 ans. L’édifice a été construit en 1969.