SHANNEX PREND LE CONTRÔLE EN DOUCE
Le Parti vert du Nouveau-Brunswick dénonce ce qu’il qualifie être une stratégie pour la privatisation des soins de longue durée au Nouveau-Brunswick.
Au Nouveau-Brunswick, les foyers de soins sont gérés par des organismes sans but lucratif. Du moins, c’était le cas jusqu’en 2008 lorsque les premiers projets de Shannex ont été annoncés, à Riverview et à Fredericton.
Shannex est une entreprise privée en expansion au Nouveau-Brunswick. Les foyers de soins que l’entreprise néo-écossaise construit suivent un modèle d’affaires particulier qui comprend aussi des campus de retraite.
Il y a six foyers de soins privés dans la province, tous opérés par Shannex. Il en reste 62 qui sont à majorité sans but lucratif.
David Coon, le chef du Parti vert au Nouveau-Brunswick, a tenté d’avoir les détails des ententes entre le gouvernement provincial et Shannex. Après une demande d’accès à l’information, le contrat a été rendu public, mais les parties nécessaires à l’entente ont été caviardées. Pour obtenir ces informations, M. Coon s’est rendu jusqu’en cour où il a été débouté par la juge Judy Clenndening.
«C’est impossible de bien comprendre parce qu’il n’y pas d’information. La vérificatrice générale a demandé un rapport sur le financement des foyers de soins privés, mais ça n’existe pas. J’ai cherché à obtenir l’information, mais à la fin la cour a décidé de garder cette information secrète», a indiqué M. Coon à l’Acadie Nouvelle.
En 2017, Shannex a obtenu un contrat pour remplacer deux foyers de soins sans but lucratif à Miramichi, le Miramichi Senior Citizens Home et le Mount St. Joseph Nursing Home. Une pétition s’opposant au projet de l’entreprise privée aurait été signée par 11 000 personnes.
«Clairement, le gouvernement a lancé une politique pour la privatisation des foyers de soins. C’est inacceptable pour le Parti vert. C’est inacceptable pour moi. Je suis très content du système actuel de foyers de soins sans but lucratif», a précisé M. Coon.
Les demandes d’entrevue auprès de la direction des foyers de Miramichi concernant cette affaire sont restées lettre morte.
«Ils ont jeté l’éponge», croit le directeur général par intérim de l’Association francophone des aînés du Nouveau-Brunswick, Jean-Luc Bélanger.
L’association craint aussi la privatisation et le monopole qui pourrait s’en suivre.
«Ils ont commencé et ils vont avoir le monopole des foyers de soins au NouveauBrunswick. Ça veut dire qu’ils vont pouvoir aussi gérer les coûts et les prix. On ne connaît pas la nature des contrats. On ne peut pas avoir accès», a avancé M. Bélanger.
La perte de gestion d’organisme communautaire, comme à Miramichi et potentiellement à Shediac, inquiète aussi l’organisme de M. Bélanger.
«Ce gouvernement est en train d’enlever aux communautés et aux citoyens des éléments où il peuvent contribuer et apporter des changements dans leur communauté. C’est un gouvernement qui semble vouloir enlever toutes les responsabilités que les communautés ou les citoyens ont pour les mettre dans les mains du privé. Pour nous c’est un manque de confiance du gouvernement envers les citoyens.»