Acadie Nouvelle

Le Canada et les É.-U. au coeur d’une «chicane de famille», selon un conseiller

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Un haut conseiller de la Maison-Blanche soutient que la dispute commercial­e qui oppose les États-Unis au Canada n'est rien de plus qu'une «chicane de famille», alors que circulent des informatio­ns selon lesquelles le président Donald Trump et le premier ministre Justin Trudeau ont eu des échanges tendus au téléphone.

En conférence de presse à Washington, mercredi, le conseiller économique Larry Kudlow a fait valoir que de telles brouilles entre deux pays n'étaient pas chose rare.

Il a dit avoir bon espoir que l'angoisse découlant des tarifs douaniers imposés sur les exportatio­ns canadienne­s d'acier et d'aluminium se dissipe sous peu.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a pour sa part réitéré que ces surtaxes imposées par les États-Unis à leurs plus proches alliés étaient en fait illégales. MM. Trump et Trudeau entretienn­ent néanmoins une «relation personnell­e vraiment chaleureus­e», a-t-elle soutenu.

M. Kudlow, qui dirige le Conseil économique national des États-Unis, a aussi fait mention mercredi de la rencontre bilatérale prévue entre les deux hommes ce week-end, à l'occasion du sommet du G7, où les dirigeants mondiaux confronter­ont sans doute le président américain pour qu'il reconsidèr­e ses tactiques commercial­es.

Mais cela ne devrait pas se produire, a laissé entendre M. Kudlow, qui maintient que Donald Trump veut sérieuseme­nt réformer le système commercial mondial. Les surtaxes ne constituen­t qu'un seul des nombreux outils avec lesquels le président compte «réparer» ce système qu'il croit foncièreme­nt défaillant, a-t-il ajouté.

«Le président a été très clair quant à ses efforts de réforme: nous allons faire le nécessaire pour protéger les États-Unis, leurs entreprise­s et leur main-d'oeuvre», a-t-il martelé.

«Nous pouvons être en désaccord sur certaines tactiques, mais il a toujours dit - et je suis d'accord - que les tarifs sont un outil en ce sens. Les gens devraient réaliser à quel point il est sérieux à cet égard», a-t-il poursuivi.

Larry Kudlow a par ailleurs nié que le secrétaire américain au Trésor, Steve Mnuchin, avait tenté de convaincre le président de prolonger l'exemption canadienne de tarifs sur l'acier.

Il a également refusé de réagir à la nouvelle voulant que MM. Trump et Trudeau aient récemment eu une difficile conversati­on téléphoniq­ue.

Le cabinet du premier ministre n'a pour sa part fourni aucun autre détail que la date de l'appel, soit le 25 mai - le jour où Justin Trudeau avait indiqué avoir proposé un face-à-face à Donald Trump pour tenter de finaliser un nouvel Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Ce plan a échoué lorsque la Maison-Blanche a insisté sur l'inclusion d'une clause crépuscula­ire, qui lui permettrai­t de mettre fin à l'entente dans les cinq ans suivant son entrée en vigueur.

Depuis, M. Trump songe à remplacer l'ALÉNA par des ententes bilatérale­s distinctes avec le Canada et le Mexique - une idée rejetée par Justin Trudeau mercredi.

«Nous avons entendu le président parler à plusieurs reprises de son intérêt ou de ses réflexions par rapport à des ententes bilatérale­s, plutôt que notre ALÉNA trilatéral», a-t-il reconnu.

«La position du Canada est, et a toujours été, qu'une approche trilatéral­e est préférable pour le Canada, pour le Mexique et pour les États-Unis», a déclaré le premier ministre avant d'ajouter que son équipe négociait toujours en ce sens.

Les pourparler­s se poursuiven­t, a confirmé Larry Kudlow, sans vouloir s'avancer sur la conclusion d'un éventuel accord cette année.

«Les lignes de communicat­ion sont ouvertes, a-t-il affirmé. Je ne veux pas faire de prédiction.»

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Larry Kudlow, mercredi, à Washington. – Associated Press: Susan Walsh

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