L’exemple de Sainte-Julie
Dans sa réflexion sur la possibilité d’offrir le service de transport en commun gratuitement à ses citoyens, Dieppe s’inspire de ce qu’a fait une municipalité au Québec, Sainte-Julie. La municipalité d’environ 30 000 habitants situés près de Montréal offre à ses citoyens, depuis 2014, un service d’autobus gratuit. Dès lors, son utilisation a explosé et il y a moins de véhicules sur les routes. En 2014, les autobus de la ville effectuaient 186 000 voyages par années. En 2017, 343 000 voyages ont été exécutés. «C’est une augmentation de 84% pour les circuits internes et on a augmenté de 40% pour les gens qui l’utilisent afin d’aller au stationnement incitatif pour se rendre à l’extérieur de la ville. On a donc augmenté l’utilisation aux deux endroits, à l’interne et comme navette pour se rendre au stationnement incitatif», indique avec enthousiasme la mairesse de l’endroit, Suzanne Roy. La gratuité seule n’a pas apporté ces résultats. Des campagnes de promotion ont été réalisées et le service a été amélioré. On a montré aux aînés comment l’utiliser et on a créé des itinéraires efficients vers les lieux d’éducation des adolescents: écoles secondaires et collèges. «Au niveau social, c’est peut-être la plus grande surprise. Des adolescents ont découvert que l’utilisation du transport collectif pouvait équivaloir à l’autonomie, alors pas obligés d’attendre après maman et papa taxi», a précisé Mme Roy. Sainte-Julie est une municipalité de banlieue. Les jeunes apprennent normalement à conduire à 16 ou à 17 ans. Aujourd’hui, certains n’ont même pas leur permis de conduire. «Ils utilisent le transport collectif. Dans plusieurs cas, ils ne sont même pas allés chercher leur permis de conduire parce que l’autonomie passe par le transport collectif. On a même dû doubler les circuits sur le chemin de l’école.»