LA FIN DE LA «PETITE ÉCOLE» DE ROGERSVILLE
Des centaines se sont rendus à l’école W.-F.-Boisvert, surnommée localement la «p’tite école», une dernière fois, jeudi. L’établissement fermera ses portes la semaine prochaine, après avoir été un lieu d’apprentissage durant les 49 dernières années.
Les deux derniers jours ont été émotifs pour plusieurs personnes à Rogersville. Mais peu ont été aussi émus que Jocelyne Boisvert, fille aînée de William F. Boisvert.
Mercredi soir, elle a assisté avec sa famille à une cérémonie à l’église locale en hommage à son père. Pendant la soirée, elle a été surprise de voir l’artiste Lisa LeBlanc, elle-même ancienne de l’école W.-F.-Boisvert, prendre le micro afin d’interpréter une pièce en honneur du fondateur de l’établissement scolaire.
Jeudi, elle a assisté à la fermeture officielle de l’école. Elle a eu l’occasion de voir des photos et des mémentos des années passées, en plus d’assister à une cérémonie comprenant des danses et des chants présentés par les élèves locaux.
Elle a écouté le discours d’adieu de la directrice des deux écoles de Rogersville, Jessica Doucet. L’allocution a été livrée 48 ans, jour pour jour, après le discours d’ouverture de William F. Boisvert.
«Je vois comment l’école a été une chose positive. Je vois comment ç’a marqué la région», a-telle affirmé, sourire aux lèvres.
«DU BIEN À LA COMMUNAUTÉ»
Dans la communauté, un esprit de deuil se mélange à la célébration du rôle important qu’a joué l’école depuis 1969. Tous voient l’avenir d’un bon oeil, étant donné que les jeunes de la maternelle à la 12e année assisteront à leurs cours dans un édifice qui vient de subir une rénovation de 9,7 millions $.
«Je suis content de voir qu’on fait une seule école. La population n’est pas assez vaste pour en faire vivre deux. Ça va certainement faire du bien à la communauté», affirme Serge Arsenault, ancien élève de l’école et parent de Rogersville.
L’héritage de M. Boisvert ne sera pas oublié. La bibliothèque de la nouvelle école portera son nom. Cette décision a fait chaud au coeur de sa fille aînée.
Mme Boisvert explique qu’elle avait 18 ans au moment de l’ouverture de l’école qui porte le nom de son père. Elle se souvient très bien du travail acharné de M. Boisvert, qui mettait les bouchées doubles afin que tous les jeunes de la région aient droit à une éducation de qualité. À l’époque, de nombreuses microécoles étaient éparpillées sur le territoire.
«Certaines écoles plus éloignées étaient très désuètes. Papa trouvait ça épouvantable. Il était surintendant, et il a été très heureux de donner à la communauté une aussi belle école.»
«Il parlait tellement souvent de l’école. Il mettait toujours les enfants avant tout. Il a tellement fait dans le domaine de l’éducation, mais son école, c’était son accomplissement. Papa était un homme tellement aimant. C’était un vrai professeur. C’était sa vie.»