Acadie Nouvelle

ALEX CHIASSON RACONTÉ PAR SA GRAND-MÈRE

«La réussite n’est pas une question de chance, c’est une question de persévéran­ce»

- robert.lagace@acadienouv­elle.com @RobLagace

Mercredi 13 juin, en plein milieu de l’avant-midi, à Saint-Simon. J’ai rendezvous avec Claudia Chiasson, la grandmaman du hockeyeur Alex Chiasson, celui-là même qui a remporté la coupe Stanley avec les Capitals de Washington il y a une semaine. Un événement qui, vous vous en doutez bien, a fait sensation dans cette localité qui a vu grandir le père d’Alex, Serge.

Plusieurs d’entre vous ont été émus de voir la complicité qui unissait fiston et papa dans une entrevue d’après-match à TVA Sports. «On va boire de la Alpine à Saint-Simon!», phrase lancée par un Alex resplendis­sant de bonheur aux côtés de son paternel visiblemen­t ému, est déjà un classique. Dans vingt ans, peu importe la personne de Saint-Simon que vous croiserez, elle saura immédiatem­ent de quoi vous parlez si jamais vous lui balancez cette phrase. Toujours est-il que ça fait un sacré bout de temps que je n’avais pas mis les pieds dans cette petite localité fondée en 1762, soit très peu de temps après la Déportatio­n des Acadiens. Pourtant, chaque fois, ça me fait tout drôle de m’y retrouver. Il faut dire que mes grandspare­nts maternels, Wilfred Albert et Élizabeth Chiasson, en sont originaire­s. Je me surprends même à me demander si les plus vieux se souviennen­t de Wilfred à Dominique et d’Élizabeth à Victor. Il est un peu moins de 9 heures lorsque je me présente chez Claudia. Comme la porte est légèrement entrouvert­e, je cogne tout en demandant s’il y a quelqu’un. J’entends alors une petite voix qui me dit d’entrer. En passant, ce n’est que depuis peu que je sais que Claudia est la même femme qui, ces dernières années, m’a régulièrem­ent conseillé sur le choix de nouveaux fromages à l’épicerie La Coop IGA Extra, à Caraquet. Je la trouve debout devant sa cuisinière, en pleine popote, toute souriante. Elle était en train de se préparer une crêpe aux fruits. En deux temps trois mouvements, elle ferme le feu de la cuisinière, abandonne sa Alex Chiasson, à l’époque du hockey mineur. - Gracieuset­é crêpe et vient à ma rencontre d’un pas alerte pour me faire la bise et me souhaiter la bienvenue. Elle m’offre le déjeuner, mais je refuse poliment puisque j’ai déjà mangé. On discute un brin (beaucoup), dont de mes grands-parents maternels. Entretemps, son fils aîné Jean-Guy, qui habite avec elle, vient faire un petit coucou avant de repartir aussi rapidement. À un moment donné, sans doute parce qu’elle a deviné la nostalgie qui m’habite, Claudia m’invite à la suivre sur le perron. Elle me pointe alors la mer qui se trouve au bout d’une route à moins d’un kilomètre de la maison. «Quand j’étais petite, il n’y avait pas autant d’arbres pour nous cacher la vue et on pouvait y voir une cinquantai­ne de goélettes sur la mer», me dit-elle. «Tout ça a disparu. Ce serait bien que quelqu’un du journal en fasse une histoire à un moment donné. Je suis née en 1936 et nous sommes encore plusieurs à nous souvenir», ajoute-t-elle en ne quittant pas la mer des yeux. Je vous dis ça comme ça, la voix de Claudia est particuliè­re. Apaisante, surtout. Elle me rappelle celle de Kim Yaroshevsk­aya, l’interprète de Fanfreluch­e, qui a tant bercé mon enfance, avec ses «histoires à raconter».

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 ??  ?? Claudia Chiasson a gardé une image de son petit-fils Alex soulevant la coupe Stanley à la suite de la victoire des Capitals de Washington. - Acadie Nouvelle: Robert Lagacé
Claudia Chiasson a gardé une image de son petit-fils Alex soulevant la coupe Stanley à la suite de la victoire des Capitals de Washington. - Acadie Nouvelle: Robert Lagacé
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