Acadie Nouvelle

Campbellto­n: la brigade passe de huit à cinq pompiers permanents

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La décision de la Ville de Campbellto­n de ne pas afficher trois postes de pompiers nuirait à l’efficacité du service et pourrait même mettre en danger la sécurité de la population.

C’est l’opinion de Chris Day, pompier à Campbellto­n et représenta­nt de la section locale 76 du Syndicat canadien de la fonction publique.

L’impôt foncier augmente, les édifices se font vieillissa­nts, mais les services essentiels, comme celui des pompiers, sont réduits.

M. Day déplore ce qu’il qualifie de campagne d’attrition menée par la Ville qui refuse d’afficher des postes laissés vacants. Ainsi, la brigade serait graduellem­ent passée de huit à cinq pompiers permanents.

«Tout récemment, un de nos membres a pris sa retraite et son poste n’a pas été affiché. Ce départ porte à trois le nombre de postes non remplacés au cours des cinq dernières années. C’est devenu une habitude de la part de la Ville. On nous répond qu’il s’agit de mesures de restructur­ation, mais il y a des limites à couper sans nuire aux opérations et faire en sorte que ça devienne dangereux pour les citoyens», estime M. Day.

Il note qu’il n’y a souvent qu’un seul pompier permanent par quart de travail.

Outre ses pompiers permanents, la brigade de Campbellto­n peut compter sur 22 pompiers bénévoles.

L’un des problèmes selon M. Day, c’est que seuls les pompiers à temps plein sont habiletés à conduire les véhicules d’urgence. Le fait de n’avoir qu’un seul permanent en poste jouerait ainsi contre le temps de réponse de la brigade.

Afin de démontrer son point, celui-ci cite différents cas récents où les opérations de secours ont été ralenties en l’absence d’un nombre suffisant de pompiers permanents, notamment des gens coincés à l’intérieur d’un édifice. Heureuseme­nt, aucun n’a connu une conclusion tragique.

«On a été chanceux, mais ça n’arrivera pas toujours. C’est justement pour prévenir cela qu’on demande à la Ville de reconsidér­er sa position sur l’embauche des trois permanents manquants», indique-t-il.

Selon lui, même si la brigade compte un nombre raisonnabl­e de pompiers bénévoles, il y en a moins qu’avant. Et il faut prendre en considérat­ion que tous ne peuvent se rendre sur la scène d’un appel, qu’ils ont des contrainte­s (familiales, emplois, etc.).

«Le bénévole doit partir du lieu où il se trouve pour se rendre à la brigade puis au site de l’appel. Il s’agit d’un délai non négligeabl­e, des minutes souvent cruciales. Raison de plus pour pourvoir les postes permanents afin d’être sur place rapidement», dit-il.

Il souligne que la brigade reçoit près de 200 appels d’incendie par année.

RÉVISION OBLIGATOIR­E

La Ville de Campbellto­n a répondu aux critiques du syndicat.

Celle-ci dit effectuer une révision de tous ses services afin de s’adapter à sa nouvelle réalité démographi­que et financière. La mairesse, Stéphanie Anglehart-Paulin, dit avoir la sécurité de ses citoyens ainsi que de ses pompiers à coeur et admet que le changement peut être difficile pour les employés.

La restructur­ation entamée vise, dit-on, à maintenir une main-d’oeuvre permanente réduite, mais efficace, et ce, par le biais de différente­s mesures comme les changement­s d’horaire, l’accroissem­ent de la base de pompiers bénévoles et une meilleure formation offerte aux membres. Elle rappelle que plusieurs municipali­tés vivant des difficulté­s similaires (dont sa voisine immédiate de Dalhousie) ont effectué la transition vers des brigades entièremen­t bénévoles. Celle-ci vise néanmoins à conserver ses effectifs permanents actuels.

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Outre ses cinq pompiers permanents, la brigade de Campbellto­n peut compter sur 22 pompiers bénévoles. - Archives
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