Un mot à la fois
a langue française s’appauvrit!», c’est ce qu’on entend sur les réseaux sociaux ces jours-ci. Remarquez bien que c’est un refrain qui revient souvent à en juger par une rapide recherche sur le web. Remarquez aussi qu’on n’a pas vraiment besoin de se le faire dire, ça s’entend (et ça se lit) sur à peu près toutes les plateformes autour de nous – radio, télévision, journaux, etc…
La solution selon un des experts serait le retour au bon vieux dictionnaire. Ce qui m’a fait penser à une superbe histoire, issue de l’Acadie, que je mourrais d’envie de vous raconter depuis des années. Je ne dirai pas quelle personne me l’a racontée, elle se reconnaîtra, mais c’est une histoire merveilleuse.
Il était une fois une famille de la Péninsule acadienne aux moyens très modestes. Le père et la mère, fiers Acadiens et amoureux de la langue française, étaient déterminés à transmettre cet amour de la langue et de la culture à leurs enfants, à les encourager à s’exprimer avec le plus de flexibilité possible, bref à contribuer à leur réussite scolaire et personnelle. Mais, comment faire quand il n’y a pas de sous pour acheter des livres, des jeux, des magazines français?
C’est là que les parents ont eu l’idée du dictionnaire: chaque dimanche, quelqu’un choisissait au hasard un mot dont on expliquait la définition. Ensuite, durant la semaine, chacun devait tenter d’utiliser correctement le mot le plus souvent possible pour se mériter un point inscrit sur une grille collée sur le réfrigérateur. À la fin de la semaine, celui qui avait utilisé le mot le plus souvent gagnait un bonbon ou une barre de chocolat.
Lorsque j’ai entendu cette histoire, j’en ai eu la larme à l’oeil, moi qui, élevée dans un milieu français, au sein d’une famille d’institutrices pointilleuses sur la langue française, n’ai aucun mérite d’avoir du vocabulaire.
Le dictionnaire reste, surtout à l’époque des tablettes et des téléphones dits «intelligents», un outil remarquable d’efficacité pour contrer l’appauvrissement de la langue. Il est aussi source d’échanges familiaux.
Ayez-en toujours un à portée de la main et essayez donc. On y découvre toujours quelque chose, surtout s’il est illustré!