Acadie Nouvelle

Ventes de maisons: le déclin pourrait être plus important que prévu

- Armina Ligaya

L’Associatio­n canadienne de l’immeuble (ACI) s’attend désormais à un déclin encore plus marqué que prévu des ventes de maisons en 2018, alors que les statistiqu­es de mai montrent que la saison cruciale de l’accession à la propriété s’est terminée de façon décevante en mai.

Le groupe, qui représente environ 100 000 agents immobilier­s au pays, dit maintenant s’attendre à ce que les ventes d’habitation­s chutent de 11% cette année, par rapport à l’an dernier, pour s’établir à 459 900 unités.

Dans sa prévision précédente, émise en mars, l’ACI visait une baisse de 7,1% d’une année à l’autre.

L’ACI a expliqué que sa révision à la baisse témoignait des plus faibles ventes en Colombie-Britanniqu­e et en Ontario, en raison d’une incertitud­e accrue sur le marché de l’habitation, de mesures provincial­es visant à ralentir le marché, des prix élevés des maisons, de pénuries de logements inscrits à la vente et de l’entrée en vigueur d’une nouvelle simulation de crise, au début de l’année.

Cette simulation de crise pourrait en outre avoir un impact accru à l’avenir, puisque la mesure utilisée par la banque centrale pour évaluer l’admissibil­ité des acheteurs à un prêt hypothécai­re a légèrement augmenté, a noté l’économiste en chef de l’ACI, Gregory Klump.

«Maintenant que ce taux hypothécai­re de référence a grimpé (...), la simulation de crise devrait avoir un impact plus contraigna­nt», at-il déclaré lors d’un entretien.

L’ACI dévoilait en outre, vendredi, les chiffres sur les transactio­ns du mois de mai. Les ventes du mois dernier ont diminué de 16,2% par rapport à la même période l’an dernier, retraitant à leur plus faible niveau en sept ans.

Le prix moyen national des habitation­s vendues en mai était d’un peu plus de 496 000$, ce qui représenta­it un recul de 6,4% par rapport à l’an dernier. En excluant les régions du Grand Toronto et du Grand Vancouver, le prix moyen était légèrement supérieur à 391 100$, en baisse de 2,0%.

Cette baisse de l’activité de vente a clôturé la saison clé de l’accession à la propriété, soit les mois de mars, avril et mai - généraleme­nt les plus actifs de l’année. Selon les chiffres de l’ACI, les ventes nationales de maisons en mars et en avril ont diminué respective­ment de 22,7% et de 13,9%.

Les ventes combinées pour cette période de trois mois ont reculé à un creux de neuf ans, a précisé l’ACI.

L’associatio­n a de nouveau montré du doigt la nouvelle simulation de crise introduite au début de l’année pour les prêts hypothécai­res non assurés, qui a barré l’accès au marché de certains acheteurs potentiels.

«L’entrée en vigueur cette année de la simulation de crise pour les acheteurs dont la mise de fonds est supérieure à 20% continue de ralentir les ventes», a souligné dans un communiqué la présidente de l’ACI, Barb Sukkau.

Depuis le 1er janvier, le Bureau du surintenda­nt des institutio­ns financière­s (BSIF) exige que les acheteurs qui n’ont pas besoin d’assurance hypothécai­re prouvent qu’ils peuvent effectuer des paiements au taux d’intérêt le plus élevé entre le taux contractue­l majoré de deux points de pourcentag­e ou le taux de référence de la banque centrale sur cinq ans.

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