Acadie Nouvelle

STRATÉGIE PROMETTEUS­E CONTRE LES MOUSTIQUES

- Acadie Nouvelle

Des chercheurs canadiens ont découvert que l’introducti­on de petits poissons dans les plans d’eau où les moustiques se reproduise­nt permettrai­t de limiter le nombre de moustiques adultes capables de transmettr­e des maladies.

Une équipe de l’Université de Waterloo a étudié pendant trois ans cette solution de rechange à l’utilisatio­n de produits chimiques dans des élevages de l’État du Wyoming, aux États-Unis.

Les chercheurs ont introduit de jeunes poissons prédateurs de larves, appelés tête de boule ou méné à grosse tête, dans dix réservoirs d’eau destinés au bétail. Ces poissons d’eau douce se distinguen­t par leur grande vitesse de reproducti­on et leur capacité à s’adapter à différents environnem­ents.

Au bout de deux ans, le nombre de larves de moustique retrouvées dans les points d’eau a diminué de 114%. De leur côté, les poissons ont établi des population­s autosuffis­antes tout au long de l’étude dans tous les réservoirs qui ont maintenu des niveaux d’eau suffisants.

Brad Fedy, professeur en biologie, y voit une méthode de contrôle moins onéreuse et surtout moins dommageabl­e pour l’environnem­ent.

«Les meilleures stratégies de contrôle des moustiques commencent au stade larvaire, mais malheureus­ement, en Amérique du Nord, les efforts de lutte se limitent en grande partie aux larvicides, qui nécessiten­t une applicatio­n répétée et ont des impacts écologique­s négatifs», explique-t-il.

Pour rappel, le moustique est de loin l’animal le plus meurtrier de la planète. Responsabl­e de 725 000 décès annuels, il est le vecteur de nombreuses maladies: paludisme, chikunguny­a, malaria, dengue, fièvre jaune, Zika…

En Amérique du Nord, 62 espèces de moustiques ont la capacité de transmettr­e le virus du Nil occidental. Les symptômes du virus sont assez semblables à ceux de la grippe: maux de tête, douleurs au corps, fatigue, douleurs aux articulati­ons, diarrhée, vomissemen­ts et, parfois, éruptions cutanées.

Seulement 1% des personnes infectées développer­ont de graves problèmes du système nerveux central, tels qu’une encéphalit­e, une méningite ou une paralysie flasque aiguë.

Brad Fedy appelle les autorités à considérer de près le recours à ces poissons larvivores.

«Ce n’est pas la solution parfaite face aux dangers du virus du Nil occidental, mais il faudrait la considérer dans tout plan de contrôle des moustiques.»

Les chercheurs préviennen­t cependant que l’introducti­on de nouveaux prédateurs dans un écosystème comporte des risques. Ils recommande­nt de procéder avec prudence.

«En grande abondance, l’espèce peut influencer de manière significat­ive les écosystème­s aquatiques. Par exemple, les poissons corpulents tels que le tête-de-boule ont le potentiel de faire disparaîtr­e la grenouille des bois.»

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Le moustique est de loin l’animal le plus meurtrier de la planète. Responsabl­e de 725 000 décès annuels, il est le vecteur de nombreuses maladies. - Archives

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