ODEURS À RICHIBUCTO: LA PATIENCE EST DE MISE
Un porte-parole d’Omera Shells, l’usine de séchage de coquilles de fruits de mer située près de l’école primaire de Richibucto, demande aux citoyens locaux de donner la chance au coureur. Il assure que les mesures prises depuis l’an dernier ont permis de réduire les odeurs de presque 90% et que d’autres améliorations arriveront dans les prochains mois.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’année 2017 ne s’est pas déroulée comme l’avaient prévu les dirigeants d’Omera Shells.
Divers problèmes techniques ont retardé le lancement de l’usine et, une fois opérationnelle, les gérants n’étaient pas en mesure de maîtriser les odeurs nauséabondes produites.
L’équipe de direction était résolue à corriger la situation dès 2018. Ils ont donc mis fin prématurément à leur production et ont mis l’épaule à la roue durant l’automne et l’hiver, afin d’améliorer leur système.
Après avoir investi plusieurs milliers de dollars et avoir apporté des changements à leur processus de production, ils ont enfin pu procéder à la phase de tests nocturnes, la semaine dernière.
L’élimination des odeurs émises dans le processus de séchage des coquilles était à la hauteur des attentes. Les vapeurs émanant de la cheminée sont presque inodores.
«C’est très minime. On a éliminé de 80% à 90% des odeurs. Sur le site, il y aura une petite senteur ou aucune. L’an dernier, on ne pouvait presque pas respirer dans la ville de Richibucto. C’est une vraie amélioration», explique le porte-parole Fernand Gaudet.
L’autre source importante d’odeurs, les coquilles de homard ou de crabe placées dans un hangar de réception jusqu’à la transformation, devait être éliminée puisque l’attente entre la livraison et le séchage sera réduit.
UN PROBLÈME MALODORANT
L’usine s’est cependant heurtée à un nouvel obstacle à ce chapitre la semaine dernière.
Quand une pièce d’équipement est tombée en panne, les employés ont dû garder une cargaison de coquillages dans la salle de réception plus longtemps que prévu. Les odeurs se sont échappées de l’établissement.
Les conditions météorologiques étaient les pires possible: la basse pression a gardé les vapeurs près du sol et le vent les a poussés vers l’école Soleil-Levant, située à environ 200 mètres de l’usine.
«Si on mange du homard, sur la table au souper la coquille sent bon. Mais si on le laisse là, le lendemain matin ou le lendemain midi, ça pue. Quand tu en as en grande concentration, ça se multiplie.»
Omera Shells doit éventuellement avoir un système de réfrigération qui permettra de conserver les coquilles plus longtemps en attendant la transformation. Un tel système coûte cependant près d’un demi-million de dollars.
D’ici là, les gérants ont l’intention de transporter les coquilles vieillissantes dans un site d’enfouissement, si jamais il y avait un bris mécanique majeur qui empêche la transformation pendant plusieurs jours.
Outre le hic de la semaine dernière, les cinq autres journées de tests se sont déroulées sans problème, assure M. Gaudet.
L’usine prévoit lancer une phase de production légère vendredi. Le nombre d’employés passera ainsi de 11 à 20. Si tout se déroule comme prévu, de 40 à 50 employés travailleront à l’usine d’ici quelques semaines.
Les dirigeants d’Omera Shells veulent cependant s’assurer qu’ils maîtrisent bien les odeurs avant de hausser la production.
«On veut marcher avant de courir. On tient toujours en considération les senteurs. J’espère que le public nous donnera la chance de marcher un peu et de corriger ce qui doit être corrigé. On demande aux gens d’être patient.»