Acadie Nouvelle

Médecine: les succès de la formation néo-brunswicko­ise

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Depuis 2006, le Centre de formation médicale du N.-B. offre aux NéoBrunswi­ckois la possibilit­é d’étudier la médecine en français dans leur province. Douze ans plus tard, quel bilan doit-on tirer de cette initiative?

Chaque année, les étudiants en médecine prêtent le serment d’Hippocrate après avoir reçu leur formation à l’Université de Moncton, en collaborat­ion avec l’Université de Sherbrooke. Après leurs quatre premières années d’étude au Centre de formation médicale du N.-B., ils peuvent choisir de quitter la province pour se spécialise­r, ou de rejoindre le programme de formation en médecine de famille francophon­e du N.-B., basé à Dieppe.

Le directeur du centre, Dr Michel Landry, observe que le taux de rétention des nouveaux médecins n’a fait que progresser au cours des dernières années. Il atteint désormais 91%.

Le programme décentrali­sé à Moncton a permis de recruter dans le système de santé francophon­e un nombre accru de nouveaux diplômés originaire­s du Nouveau-Brunswick.

«Le conjoint ou la conjointe a une grande influence sur le choix de la région où ils vont s’installer», insiste Dr Landry.

Chaque année, le réseau de santé francophon­e embauche de 20 à 30 médecins. Cependant, un bon nombre d’entre eux quittent la province pour pratiquer ailleurs. Retenir les spécialist­es, souvent issus d’autres provinces ou de l’étranger, reste un défi majeur.

Le recrutemen­t et la rétention de médecins de famille sont généraleme­nt moins problémati­ques. Les médecins sont beaucoup plus susceptibl­es de rester dans la province où ils ont fait leurs études, affirme Lise Babin, la directrice du programme de formation en médecine de famille francophon­e du N.-B.

«Après six ans de formation, ils sont déjà installés dans la région et ont un intérêt à y demeurer, plus qu’un médecin qui vient de l’extérieur et a peut-être moins d’attaches avec le Nouveau-Brunswick.»

Au cours de leurs deux années de résidence, les futurs médecins de famille sont tout de même amenés à visiter différente­s régions, ce qui leur donne un bon aperçu de la réalité du terrain.

«Ils font des stages dans la Péninsule acadienne, à Edmundston, à Bathurst ou à Campbellto­n. Ça les expose à différents milieux de pratiques de médecine familiale», précise Lise Babin.

Sans surprise, l’embauche est plus difficile dans le nord de la province. Les nouveaux médecins préfèrent souvent s’installer en milieu urbain, explique Nicole Gautreau, directrice administra­tive du programme.

«Ce sont des jeunes adultes, ils aiment que ça bouge et qu’il y ait une diversité de cas. À Moncton, les deux hôpitaux sont bien équipés pour faire face à tout type de maladies. Dans le Nord, c’est une autre dynamique, les médecins ne sont pas nombreux mais s’entraident pour se partager les patients.»

Pour la première fois l’an prochain, le Centre de formation médicale du N.-B. offrira un programme de spécialisa­tion. Un programme de formation en résidence de psychiatri­e sera mis sur pied à Moncton, en partenaria­t avec l’Université de Sherbrooke.

À compter de l’an prochain, deux étudiants par année pourront faire leur cinq ans de spécialisa­tion en psychiatri­e au NouveauBru­nswick.

«Ceci devrait nous aider à répondre aux besoins en santé mentale qui continue d’augmenter partout dans la province», note le doyen, Dr Michel H. Landry.

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La classe 2018 des diplômés du Centre de formation médicale du N.-B. - Archives
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