Usine de fer à Belledune: un projet ambitieux pour relancer le Nord
Un nouveau locataire pourrait bien venir s’installer à l’intérieur du port de Belledune, soit une usine de production du minerai de fer. Un investissement d’environ 1 milliard $ qui se traduirait par la création d’environ 200 emplois permanents.
Le gouvernement provincial de Brian Gallant a annoncé jeudi ce qui pourrait s’avérer la pierre angulaire de sa plateforme électorale pour le nord du Nouveau-Brunswick, un projet colossal qui aurait un grand impact sur l’ensemble de l’écosystème industriel du secteur de Belledune.
Il a ainsi l’intention de s’associer avec l’entreprise Maritime Iron pour explorer la possibilité d’implanter une usine de production de fer à Belledune. Si tout va bien, le début des travaux pourrait avoir lieu dès l’an prochain.
L’usine, pourrait entrer en fonction dès 2022. Durant la phase de construction, on évalue à 1000 le nombre d’emplois qui pourraient être créés.
L’usine produirait ainsi 1,5 million de tonnes de fer hautement raffiné (FINEX), un produit de plus en plus en demande dans les fonderies d’Amérique du Nord, d’Europe et du Moyen-Orient. Elle serait la seule usine du genre à l’extérieure de la Corée du Sud (d’où émane cette technologie).
Ce projet est l’aboutissement de deux années de discussions entre le gouvernement et l’entreprise. L’annonce a été effectuée par le premier ministre lui-même, Brian Gallant.
Cela dit, rien n’est encore coulé dans le béton, beaucoup d’étapes devant encore être franchies avant même la première pelletée de terre. En fait, l’annonce de jeudi ne concernait pas la venue prochaine d’une telle usine, mais bien l’intention du gouvernement de former un partenariat dans l’espoir qu’une telle aventure se concrétise, une nuance importante.
«On pense que c’est un projet réaliste et les études de préfaisabilité montrent que c’est possible, que le plan d’affaires pourrait fonctionner. On devra maintenant entamer un dialogue avec les Premières Nations et les leaders communautaires, en plus de mettre en branle les procédures environnementales nécessaires. Certaines consultations ont déjà débuté. D’autres le seront au cours des semaines et mois à venir», a indiqué M. Gallant, semblant mettre beaucoup d’emphase sur l’acceptabilité sociale du projet.
Il faut dire qu’à quelques pas de là se trouvent les vestiges d’un fiasco qu’on ne veut surtout pas répéter, celui de Bennett Environmental, projet coulé en grande partie par l’opposition citoyenne.
À ce stade, le premier ministre ne sait pas à combien se chiffrerait une éventuelle contribution financière de son gouvernement au projet.
«Ça fera partie de l’étude de faisabilité. Je n’ai pas de doute qu’il faudrait certainement quelques investissements au niveau du port de Belledune par exemple. Le gouvernement fédéral est au courant du projet et sera aussi invité à la table», ajoute le premier ministre.