Acadie Nouvelle

La descente aux enfers

-

J ’ai activement cherché un autre sujet! Malheureus­ement, ce serait pécher que de ne pas vous dire l’horreur que je ressens devant la situation aux États-Unis en voyant ces camps de détention installés à la hâte pour les réfugiés en provenance d’Amérique Centrale où on sépare les enfants, les nourrisson­s et les bébés de leurs parents; (que le clown de Washington ait décidé de mettre fin à cette affligeant­e pratique n’aide pas les quelque 2300 enfants dont on ne sait même pas si on aura l’informatio­n nécessaire pour pouvoir les rendre à leurs parents).

L’Amérique a basculé dans l’horreur et certaines choses sont maintenant évidentes.

La campagne est en marche pour que l’immigrant, le réfugié, «l’autre» en quelque sorte, devienne ennemi public numéro 1. Dans ce pays où le chômage est en dessous des 5% et où l’économie s’emballe, il n’y a pas de place pour de nouveaux arrivants. Exit les grands principes de la démocratie américaine.

Les conseiller­s de la Maison-Blanche ont leur seule idéologie raciste comme compas: selon eux, la menace de séparation des familles allait décourager les réfugiés. Comment peut-on être ignorant à ce point? Quand on a fait face à la violence au Salvador, aux gangs de rue, aux narcotrafi­quants, aux viols, aux balles perdues, quand on a derrière soi deux à trois semaines d’un voyage périlleux, comment hésiter à la frontière? Ces conseiller­s croient-ils que ces gens viennent pour le plaisir?

On fait le lien entre les camps de détention du Texas et les camps de concentrat­ion. Si c’est une comparaiso­n tout à fait exagérée, ce qui est sûr c’est que les ÉtatsUnis de juin 2018 ressemblen­t étrangemen­t à l’Europe des années 1930: celle qui blâmait les Juifs de tous les maux, celle qui regardait Hitler mettre en oeuvre sa solution finale en se disant que ce n’était pas si terrible que ça, celle qui préférait fermer les yeux, celle qui acquiesçai­t en silence.

Le plus extraordin­aire c’est que les Américains continuent de parler de leur pays comme de la terre promise. Croientils encore vraiment cette propagande? Aujourd’hui, vu de l’extérieur, je peux difficilem­ent imaginer pire endroit pour faire ou refaire sa vie, à moins d’être blanc, unilingue anglophone, riche et préférable­ment chrétien évangélist­e.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada