BRIAN GALLANT: «NOUS AVONS FAIT BEAUCOUP»
Quoiqu’en disent ses critiques, Brian Gallant croit que son bilan dans les dossiers linguistiques tient la route. L’Acadie Nouvelle a fait le point avec lui, jeudi à Caraquet, à trois mois de la fin de son mandat.
De passage dans la Péninsule, le premier ministre est passé au siège social du journal afin de participer à une rencontre éditoriale.
D’entrée de jeu, nous l’avons amené à parler de quelques dossiers linguistiques, dont le dernier rapport annuel de la commissaire aux langues officielles (voir le texte en p. 4).
Après avoir répondu à quelques questions, il a passé le commentaire que certains de ses bons coups liés à la langue ont tendance à être passés sous silence et s’est attelé à en nommer des dizaines. Il avait fait ses devoirs.
Changements législatifs, investissements dans les systèmes francophones de santé et d’éducation, retour de l’immersion en 1ère année, appui à diverses initiatives et projets, maintien de la dualité dans les autobus bilingues, alouette; à peu près tout ce qui touchait au français ou à la francophonie est passé.
«Je pense que nous avons fait beaucoup. Est-ce qu’il reste encore du travail à faire? Oui. Est-ce que nous avons toujours été en accord avec la commissaire (aux langues officielles du Nouveau-Brunswick)? Non. Est-ce que selon tous les intervenants, on en a fait assez? Probablement pas», a-t-il enchaîné, répondant à ses propres questions.
«Je pense quand même qu’il faut souligner que sur plusieurs dossiers, il y a eu des avancements. Et moi, je dirais (que ce sont) des dossiers prioritaires pour les Acadiens, et Acadiennes et francophones. (...) Nous avons eu des vrais gains, selon nous. Et on va certainement continuer à faire le travail pour surmonter les prochains défis», a-t-il ajouté.
Malgré ces accomplissements qu’il tenait à nous énumérer, il reste que Brian Gallant a été critiqué à plusieurs reprises – notamment dans les pages de l’Acadie Nouvelle – pour ce que certains perçoivent comme de la timidité dans les dossiers linguistiques. Sans surprise, Brian Gallant n’est pas d’accord.
«Il y a un parti politique qui est resté ferme, même s’il y avait beaucoup de critiques lorsque ça venait à la dualité des autobus. J’ai parlé pour dénoncer les commentaires de Blaine Higgs concernant Ambulance NB. Et j’ai aussi parlé d’encourager les personnes de corriger la situation lorsque ça vient à l’examen des infirmiers et infirmières.»
Il argumente que la révision stratégique des programmes, mise en oeuvre peu après son arrivée au pouvoir afin d’identifier des centaines de millions de dollars en économies, est la preuve qu’il n’y est pas allé de main morte.
«Tout était sur la table...sauf le bilinguisme. Je pense qu’il faut prendre un moment pour y penser. (...) S’il y a eu une déclaration forte envers le bilinguisme et les langues officielles, je pense que c’est celle-là.»
Brian Gallant faut aussi valoir qu’en 2016, il a livré le même discours sur le bilinguisme à Caraquet et à Saint-Jean – deux communautés diamétralement opposées en ce qui a trait à leur composition linguistique.
«Je n’ai pas vu d’autres partis faire ça et je ne sais pas combien de premiers ministres auraient fait quelque chose de similaire.»
Il dit être sensible au fait que certains peuvent avoir l’impression que lui et ses collègues ne prennent pas ces questions au sérieux parce qu’ils ont rarement été au diapason avec Katherine d’Entremont depuis 2014. Mais il faut aller au-delà des apparences, plaide-t-il.
«Je pense que c’est évident que nous avons appuyé et que nous appuyons encore nos obligations et nos responsabilités concernant les langues officielles. Cela dit, je peux comprendre quand même que puisque nous n’étions pas toujours d’accord avec la commissaire aux langues officielles, les gens ont l’impression que nous ne sommes pas en train d’y penser.»