Le nouveau pont «permettra de resserrer les liens entre les deux côtés»
Tel qu’annoncé en primeur par l’Acadie Nouvelle, un nouveau pont sera construit entre Shippagan et l’île Lamèque. Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Brian Gallant, en a officiellement fait l’annonce vendredi matin lors d’un déjeuner-causerie organisé par la Chambre de commerce de Shippagan.
Le pont actuel a été construit en 1959. Depuis une dizaine d’années, des élus et de citoyens réclament la construction d’un nouveau lien fixe en raison de l’état de détérioration avancée de l’infrastructure.
Selon le gouvernement provincial, la construction commencera au plus tard en 2022. Un montant de 250 000$ a été prévu dans le budget de 2018-2019 pour la réalisation d’une étude d’impact environnemental et l’identification de potentiels tracés.
Le premier ministre Gallant n’a pas souhaité s’avancer sur le coût potentiel du projet.
«On a une certaine idée, mais c’est difficile de vous donner un chiffre, parce qu’il faut d’abord savoir ce que les communautés voudront avoir. De plus, un projet comme celui-ci est soumis à un processus d’appel d’offres. On ne veut pas dire que ça va coûter un tel montant, parce que ça nous permet d’avoir de meilleures soumissions.»
Sans surprise, la nouvelle a été bien accueillie aux deux extrémités du pont.
«Je suis très heureux de l’apprendre. On savait depuis 2017 qu’il y avait des travaux de planification en marche, mais l’annonce d’aujourd’hui vient apaiser nos inquiétudes. On vient de confirmer que ça va se faire!», a lancé Jules Haché, maire de Lamèque.
Anita Savoie Robichaud, maire de Shippagan, avait aussi du mal à masquer son état de grande satisfaction.
«Nous sommes très contents et très conscients aussi que ce pont est vital pour la sécurité des gens et important pour l’économie des deux côtés. Je vous donne un exemple: il y a eu une panne à un moment donné et il y avait des commerces de Shippagan qui n’ont pu ouvrir puisque leurs employés habitent sur l’île.»
Elle croit que ce projet commun permettra de sceller davantage les liens entre les deux communautés.
«Vous savez, traditionnellement la relation entre Shippagan et Lamèque était un comme celle entre les Canadiens et les Nordiques. Il y avait une grande rivalité. C’est de moins en moins le cas et je pense que ce projet permettra de resserrer les liens entre les deux côtés.»
Sébastien Haché, président du comité du pont Lamèque-Shippagan, est heureux que les démarches du groupe commencent à porter leurs fruits. Il reste cependant encore de nombreuses étapes à franchir avant même les premières pelletées de terre, rappelle-t-il.
«On va continuer jusqu’à ce que le pont soit construit.»
Le comité organise une rencontre publique lundi soir au Club de l’âge d’or de Lamèque. Les résultats d’une étude d’impact socio-économique réalisée par l’économiste Maurice Beaudin seront dévoilés.
Alors que le pont célèbrera bientôt ses 60 ans, il arrive à la fin de sa vie utile. Si rien n’est fait, il pourrait être désaffecté d’ici 10 ans à 20 ans.
«Il a été bénéfique pour la population pendant 60 ans, mais le moment est venu où il faut dire qu’il a terminé sa vie utile», souligne Wilfred Roussel, député de Shippagan-Lamèque-Miscou.