UN CAUCHEMAR DEVIENT RÉALITÉ
«Un incendie dans notre lieu de culte, c’était notre pire cauchemar et il est devenu réalité»
Un incendie s’est déclaré dimanche matin, à l’intérieur de l’église de BasCaraquet. Le sinistre serait d’origine accidentelle. L’édifice était vide au moment des faits. Les dégâts sont importants.
«L’orgue a entièrement brûlé. Le feu semble avoir pris dans le panneau électrique qui était juste derrière l’instrument. C’est surtout l’arrière de l’édifice qui a été endommagé. Dans la sacristie, il y avait beaucoup de choses entreposées, comme des meubles en bois. Il ne reste plus rien», renseigne Alvin Gionet, assistant-chef pompier à la brigade de Caraquet-BasCaraquet.
Lui et ses hommes ont été prévenus aux environs de 10h. Un témoin avait aperçu de la fumée s’échapper de l’église. Il avait aussitôt donné l’alerte.
«Quand on est arrivé, il y avait des flammes qui sortaient d’une des fenêtres», décrit le secouriste.
Sous l’effet de la chaleur trois d’entre elles, dont une grande, du côté est ont été dégradées; les vitres, soufflées. De la suie a noirci les pierres les délimitant. Pour ventiler, les pompiers ont dû percer la toiture à deux endroits.
D’importants moyens ont été dépêchés sur les lieux. Les brigades de Shippagan, de Paquetville, de Saint-Léolin, de Bertrand et de Notre-Dame-des-Érables se sont déplacées en renfort. La grande échelle conservée à Caraquet a été utilisée. L’intervention s’est poursuivie jusqu’en début d’après-midi.
«On a inspecté les moindres recoins pour éviter un nouveau départ d’incendie.» Cet incident frappe les esprits. «C’est un coup dur. On met tellement de temps, tellement d’efforts et tellement d’argent pour sauver cette église», confie Sylvie Chiasson, membre du comité de gestion.
Cette femme est particulièrement attachée à l’édifice religieux: elle y a été baptisée.
«Je m’y suis mariée aussi. J’ai baptisé mes enfants dans cette église. L’enterrement de mes parents s’y est déroulé.»
Il y a quelques années, le diocèse de Bathurst avait décidé de démolir la construction de Nazaire Dugas. La communauté de Bas-Caraquet s’était mobilisée pour s’y opposer.
Depuis, un comité de sauvegarde oeuvre sans relâche pour récolter les fonds néces- saires aux travaux de rénovation. Ils coûtent plus de 1,2 million$.
«Un incendie dans notre église, c’était notre pire cauchemar et il est devenu réalité. C’est un traumatisme», témoigne Gilbert Blanchard, vice-président du comité de sauvegarde.
En raison des dommages, l’édifice restera vraisemblablement inaccessible pendant des mois.
«On est couvert par les assurances, mais ça risque de nous rajouter des frais pour les travaux», s’inquiète-t-il.
En dépit de ce drame, Sylvie Chiasson et Gilbert Blanchard sont soulagés que personne n’ait été blessé. Les messes en l’église Saint-Paul de Bas-Caraquet sont célébrées un dimanche sur deux. Il n’y en avait pas ce dimanche-ci.