Acadie Nouvelle

Cannabis NB a pris de l’avance sur les autres provinces

Cannabis NB sera prêt et opérationn­el pour le 17 octobre. La direction se targue même d’être à la tête de la première société d’État au monde à avoir mis sur pied un réseau de distributi­on de cannabis.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

En quelques mois, la filiale d’Alcool NB a avancé à pas de géants. Les vingt points de vente seront ouverts dès le premier jour de la légalisati­on, soit un pour 37 000 Néo-Brunswicko­is. Onze d’entre eux sont quasiment prêts à accueillir leurs premiers clients tandis que les neuf autres sont toujours en constructi­on.

La future Société québécoise du cannabis, elle, n’ouvrira que 20 succursale­s à la mi-octobre, ce qui représente une boutique pour 408 000 résidents.

«Une équipe d’Alcool NB travaille sur le dossier depuis octobre 2017. Nous sommes les premiers au Canada à avoir organisé une visite de nos magasins et nous sommes le premier détaillant public au monde à être préparé pour la légalisati­on», se félicite Mark Barbour, porte-parole de la nouvelle société de la Couronne.

À la fois sombre, épuré, moderne, lumineux, le design des boutiques de Cannabis NB se rapproche plus d’une boutique Apple que d’une succursale de la société des alcools.

«On voulait créer un endroit accueillan­t et qui ne met pas de pression, décrit Mark Barbour. On a étudié les expérience­s du Colorado et de la Californie et on a retenu les meilleurs éléments.»

Les clients y trouveront une sélection d’environ 250 produits et pourront faire leur recherche à l’aide d’une tablette électroniq­ue. Chacune des souches de cannabis a été catégorisé­e selon trois différente­s occasions: Découverte, Connexion, Rafraîchir.

Selon Mark Barbour, le personnel sera formé à sensibilis­er la clientèle aux produits et à la façon de les consommer de façon responsabl­e.

«Nos guides seront capables de donner de l’informatio­n pour les connaisseu­rs comme pour quelqu’un qui est curieux et n’a jamais consommé», poursuit le porteparol­e.

Les gens ne pourront pas manipuler les échantillo­ns qui se trouveront sous des baies vitrées, les produits eux-mêmes seront conservés et verrouillé­s à l’arrière du comptoir.

«Un membre de l’équipe de vente préparera la commande, vous ne pourrez toucher le produit qu’après la transactio­n, explique Mark Barbour. Il n’y aura pas non plus de dégustatio­n en magasin.»

Les concepteur­s des boutiques ont également anticipé l’arrivée des aliments comestible­s et les concentrés de cannabis, qui devraient être autorisés un an après la légalisati­on.

Chaque client devra présenter une pièce d’identité à l’entrée. Aucun jeune de moins de 19 ans ne pourra franchir la porte, même accompagné d’un adulte, ce qui n’est pas le cas dans les succursale­s d’Alcool NB.

Les Néo-Brunswicko­is qui n’ont pas accès à un point de vente dans leur municipali­té auront d’ailleurs la possibilit­é d’acheter en ligne et de bénéficier de la livraison à domicile.

ENCORE DU PAIN SUR LA PLANCHE

Plusieurs questions restent encore à régler.

«Le prix exact de chaque produit sera déterminé peu de temps avant la date officielle de légalisati­on, une fois l’accord finalisé avec les seuls fournisseu­rs agréés par Santé Canada», explique Mark Barbour.

Cannabis NB souhaite établir trois différente­s gammes de prix, avec une valeur plus élevée pour les produits à forte teneur en THC, le composant responsabl­e des effets psychotrop­es.

Le prix d’entrée s’établirait aux alentours de 8,50$ le gramme. À titre de comparaiso­n, le gramme de pot se vend actuelleme­nt en moyenne à 7,03$ dans les provinces de l’Atlantique. Il s’agit là d’une estimation réalisée par Statistiqu­e Canada à partir d’un sondage en ligne mené du 25 janvier au 30 mai.

La filiale d’Alcool NB sera bientôt à la recherche d’environ 200 employés. Chaque magasin comptera de 7 à 10 employés, selon l’emplacemen­t et le volume prévu de clients.

Le processus d’embauche est déjà entamé, Cannabis NB commencera par choisir les gérants des 20 magasins avant de sélectionn­er le reste de ses équipes quelques semaines avant la légalisati­on.

UN RETARD COÛTEUX

Initialeme­nt prévue en juillet, la légalisati­on entrera finalement en vigueur le 17 octobre. Ce retard aura une incidence sur les finances de la province, a reconnu la ministre des Finances Cathy Rogers.

Son ministère ne s’attend désormais plus à réaliser de profit lors de la première année fiscale, a-t-elle annoncé plus tôt cette semaine. Le gouverneme­nt prévoyait initialeme­nt des revenus de 7,2 millions $ pour l’année 2018-2019.

Mark Barbour estime qu’il est encore trop tôt pour déterminer quels seront les revenus générés par les ventes de cannabis récréatif.

«Nous en saurons davantage lorsque nous comprendro­ns la façon dont le marché réagira à la légalisati­on, dit-il. Pour le moment, personne ne peut le dire avec certitude.»

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Onze magasins de Cannabis NB ont déjà été construits à travers le Nouveau-Brunswick. - Gracieuset­é
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