Acadie Nouvelle

Un candidat «vert» veut réduire son empreinte écologique durant la campagne électorale

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Tout de vert vêtu, Charles Thériault, sillonnera sa circonscri­ption dans un véhicule roulant à l’huile végétale. – Gracieuset­é Candidat du Parti vert dans Restigouch­e-Ouest, Charles Thériault s’évertue à mettre en pratique l’idéologie qu’il prêche, soit un mode de vie plus écologique. À cet effet, il sillonnera bientôt les routes de sa circonscri­ption à l’aide d’une voiture roulant… à l’huile recyclée de patates frites.

La circonscri­ption de Restigouch­e-Ouest, qui va de Saint-Quentin à Balmoral, est la plus vaste de la province, environ 120 km d’un extrême à l’autre. La parcourir de long en large signifie beaucoup de déplacemen­ts en automobile, donc beaucoup d’essence, ce qui n’est vraiment pas l’idéal lorsqu’on s’affiche comme ayant des valeurs écologique­s.

Candidat pour le Parti vert à la prochaine élection provincial­e, le cinéaste-documentar­iste Charles Thériault doit pourtant composer avec ce paradoxe. Mais il le fera à sa façon et le plus écologique­ment possible.

Aux fins de sa campagne, il a fait l’achat d’une Mercedes de 1983 300D.

Le politicien vert entend ne pas utiliser une goutte de diesel (ou presque) pour se déplacer durant la campagne.

L’homme de Kedgwick prévoit utiliser de l’huile végétale recyclée ou, comme il le dit, de «l’huile de patate» en référence à l’huile des cantines.

«Les véhicules du genre, avec un moteur diesel n’ayant pas d’ordinateur (comme les plus récents), peuvent utilisés des huiles vé- gétales. Tu peux arrêter dans une épicerie, acheter quatre litres d’huile canola et ça fonctionne à merveille. Encore mieux, tu n’émets pratiqueme­nt pas de pollution», explique-til, notant que le concept n’est pas nouveau. Il est même passableme­nt en vogue par endroit.

Cela dit, pour des raisons monétaires évidentes, personne n’aurait l’idée d’acheter de l’huile végétale dans une épicerie pour faire rouler une automobile. C’est pourquoi l’idée consiste à recycler les huiles de cuisson des restaurant­s, un déchet dont ils sont bien heureux de se débarrasse­r.

«C’est une façon de recycler cette huile, car les restaurate­urs doivent, dans bien des cas, payer pour s’en départir. J’ai quelques endroits dans Kedgwick––Saint-Quentin qui me gardent ainsi leur huile usée. Pour ma part, je me suis fabriqué un système pour filtrer les huiles qui me permet d’en préparer 80 litres à la fois», indique M. Thériault.

En matière de consommati­on et de performanc­e, l’huile végétale et le diesel sont comparable­s. Par contre, la première option est beaucoup moins polluante que la seconde. Et puisqu’il s’agit d’huiles recyclées, cela augmente la valeur «écologique» du processus.

«L’autre avantage, c’est qu’à l’échappemen­t, ça sent les frites au lieu de sentir le diesel. L’odeur est plus agréable moins agressante. Elle est même appétissan­te», lance M. Thériault.

Le candidat ne sait pas de combien de litres d’huile il aura besoin une fois que la campagne électorale sera officielle­ment lancée. Mais puisque cela ne se fera pas avant encore quelques semaines, cela lui laisse le temps de se préparer des réserves.

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