Acadie Nouvelle

AVEC LE PAPIER, J’AI L’IMPRESSION DE MIEUX LIRE!

- fradaigl@nbnet.nb.ca

Je suis en train de lire un livre passionnan­t au sujet de Londres et comment on y vit de nos jours. Il s’intitule simplement Londoners, par Craig Taylor.

L’auteur décortique pour nous les vibrations particuliè­res de Londres, pointant ces mille et une petites choses qui accommoden­t ou déconcerte­nt les citoyens, et qui déclenchen­t excitation ou désarroi chez les visiteurs. (Un robot linguistiq­ue invisible me signale que le mot excitement n’existe pas en français. Cela me surprend, mais le Robert est catégoriqu­e lui aussi: en français, il faut parler d’excitation.)

Le chapitre sur le logement est particuliè­rement instructif en matière de relativité. Par exemple, certains Londoniens choisissen­t de vivre dans des logements sans fenêtre, mais situés dans le coeur de la cité, afin d’éviter de longs trajets de transport en commun. Que des gens optent de vivre dans un logement sans aucune lumière naturelle, même celle souvent blafarde de Londres, non, je ne l’aurais jamais imaginé.

Il s’est écoulé environ trois minutes entre le moment où j’ai pris connaissan­ce de l’existence de ce livre et son apparition dans ma machine, prêt pour la lecture. Plouf dans la tablette! Les livres sont là, voguent dans les airs, il suffit presque de lever le bras et de les attraper au passage. Je préfère quand même la lecture sur papier. Avec le papier, j’ai l’impression de mieux lire. Est-ce possible?

Oui, j’ai un peu délaissé mes lectures «littéraire­s». Après Moïra de Julien Green et Un Roi sans divertisse­ment de Jean Giono, j’ai sauté par-dessus Aragon et Malraux pour ouvrir Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir. J’en ai lu(es?) les cent premières pages et suis restée bouche bée.

J’ai par ailleurs retenu son explicatio­n de la différence entre le règne animal et le règne humain. Je résume à peu près: après son souper, le lion, roi du règne animal, reste assis là, pensant à comment améliorer le sort du règne animal tout en digérant tranquille­ment sa proie. L’être humain fait exactement la même chose, mais avec un curedent. Et cela s’appelle l’existentia­lisme. Le saviez-vous? Moi non plus.

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