Acadie Nouvelle

Bois d’oeuvre: l’industrie se porte bien au N.-B., mais pour combien de temps encore ?

Une donnée publiée par Statistiqu­e Canada indique que la production de bois d’oeuvre par les scieries canadienne­s a augmenté de 0,5% par rapport à mars. Il semblerait donc que la guerre commercial­e déclenchée par les États-Unis n’a pas encore eu d’impact

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

L’organisati­on Forêt NB compte en ses rangs plusieurs producteur­s de bois d’oeuvre. Sans avancer de chiffres concrets, son directeur général, Mike Légère, confirme tout de même que l’industrie du bois d’oeuvre au Nouveau-Brunswick ne souffre pas outre mesure – du moins pour le moment – de ce différend commercial avec le voisin du sud. En fait, la situation au Nouveau-Brunswick semble vouloir suivre la tendance de celle du reste du pays, soit une production à la hausse.

«J’ai abordé le sujet avec mes membres tout récemment et oui, en dépit des perturbati­ons que l’on connaît, on parle dans l’ensemble d’une augmentati­on de production depuis quelques mois. L’industrie fonctionne bien, à plein régime. Ce qui est intéressan­t également, c’est que certaines usines m’ont confié avoir vu au même moment une hausse au niveau de leurs exportatio­ns de bois de sciage vers les États-Unis. C’est très positif lorsqu’on prend tout le contexte actuel», estime M. Légère.

Le DG soutient que cette hausse des exportatio­ns est attribuabl­e à la bonne performanc­e du marché des mises en chantier et de la rénovation domiciliai­re au États-Unis. Ainsi, les tarifs douaniers imposés par le voisin du sud ne semblent pas avoir découragé les acheteurs.

«Il y a un grand segment de la population qui tombe en ce moment entre 25 et 30 ans. Là, ils veulent avoir une place à eux. Ce sont eux qui font virer le marché du logement. Les experts prévoient cinq bonnes années à ce chapitre, peut-être même plus. C’est donc positif pour nous», dit-il.

M. Légère prévient toutefois que cette si- tuation peut rapidement changer.

«Ça s’est déjà vu par le passé, lors des crises précédente­s. C’est plus calme au départ, mais c’est par la suite que ça fait mal, car ça ne peut pas rester comme cela indéfinime­nt avant que le marché se réajuste. Il va falloir que les tarifs redescende­nt un moment donné, car sinon ils pourraient bien finir par nuire au marché des mises en chantier et par conséquent, aux importatio­ns de bois, donc à notre industrie du bois d’oeuvre. De notre côté, on doit donc se préparer pour les années à venir parce que ça peut être un long conflit. D’ici sa résolution, on doit faire en sorte de demeurer compétitif afin d’absorber des jours plus difficiles», estime-t-il.

Selon lui, l’imbroglio avec les États-Unis fait en sorte que certains joueurs de la province – afin d’éviter les tarifs imposés – ont orienté une partie de leur production afin de développer le marché domestique. Cela dit, il s’agirait d’une solution à court terme et qui n’est pas soutenable à long terme compte tenu de certains joueurs majeurs comme le Québec et la Colombie-Britanniqu­e.

«Il y a une limite, car le Canada n’est pas un grand marché comme celui des États-Unis et, en contrepart­ie, nous avons beaucoup de ressources. Néanmoins, pour le moment, ça donne une occasions à nos entreprise­s de réaliser des ventes ici plutôt que chez nos voisins», estime M. Légère. ■

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La production de bois d’oeuvre a augmenté au Canada. - Archives
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