L’Église d’Angleterre ouvre ses portes aux autres chrétiens
L’Église d’Angleterre possède certains des plus impressionnants lieux de culte du monde, avec des façades imposantes et des flèches qui attirent les fidèles depuis près de 500 ans. Mais ces jours-ci, ce n’est pas suffisant pour remplir les bancs des églises.
Cherchant à inverser la tendance à la baisse des effectifs, les dirigeants de l’Église d’Angleterre tendent la main aux autres congrégations chrétiennes, ce qui pourrait voir atterrir dans les églises certains styles de prédication pour le moins enjoués.
Une proposition qui devrait être approuvée vendredi conférerait une certaine autorité aux évêques locaux et leur permettrait de décider qui peut venir prononcer des sermons dans leur église, sans l’approbation préalable des archevêques de Cantorbéry et d’York, comme c’est actuellement le cas.
Cela signifie que des styles de prédication plus évocateurs et évangéliques, y compris le gospel, pourraient se frayer un chemin vers la chaire, comme celui de l’évêque Michael Curry, dont le sermon passionné sur le pouvoir de l’amour a envoûté les participants au mariage du prince Harry et de Meghan Markle.
M. Ashenden espère que des partenariats plus faciles avec d’autres dénominations chrétiennes apporteront une nouvelle inspiration aux styles de prédication anglicans.
L’Église d’Angleterre a été fondée après un schisme avec la papauté au 16e siècle, et ses traditions sont au coeur de ce qui est connu en hors du Royaume-Uni comme l’anglicanisme, ou l’Église épiscopalienne, une des congrégations protestantes les plus importantes du monde.
Mais le nombre de fidèles anglais s’est rétréci au fil des ans, alors que la population britannique vieillit, et le membre moyen de l’Église d’Angleterre a aujourd’hui 68 ans, malgré les tentatives successives des dirigeants
«L’Église d’Angleterre pense qu’elle peut se rendre plus attrayante en ayant recours au style, a expliqué Gavin Ashenden, un ancien aumônier de la reine Élisabeth II. C’est la fin du snobisme dans lequel l’Église d’Angleterre s’enfermait.»
de l’Église de la rendre plus attrayante. M. Ashenden craint que l’Église ne soit victime d’un «effondrement démographique».
Alors que l’adhésion aux églises traditionnelles est en baisse constante dans les pays occidentaux, la croissance des églises plus récentes renverse la tendance, ce qui en fait sourciller plusieurs.
L’Église d’Angleterre affirme que les nouvelles règles, qui devaient être approuvées lors du synode du 6 juillet, découlent des efforts précédents pour élargir les partenariats et aider à unifier ceux qui répandent la foi chrétienne. Plusieurs pasteurs des églises indépendantes qu’elle reconnaît déjà prononcent des sermons dans les institutions de l’Église d’Angleterre. ■