Acadie Nouvelle

Ant-ManandtheW­asp: visuelleme­nt «fourmi-dable!»

- Patrice.cote@acadienouv­elle.com

À part introduire quelques nouveaux personnage­s (très secondaire­s) dans un monde qui en contient déjà beaucoup trop, Ant-Man and the Wasp n’apporte à peu près rien de concret à l’univers cinématogr­aphique Marvel. Par chance, quelques bons gags et des effets visuels «fourmi-dable» sauvent la mise.

S’il existe dans les bandes dessinées depuis 1962, le personnage de Ant-Man a fait ses débuts au cinéma en 2015 dans un film qui a engrangé des recettes d’un demi-milliard $ et qui a ravi les critiques par sa légèreté.

Sa suite, Ant-Man and the Wasp ( Ant-Man et la guêpe, en salle depuis jeudi soir) est le 20e chapitre du gigantisme univers cinématogr­aphique Marvel.

Le personnage de Scott Lang, alias AntMan (Paul Rudd), est de retour. Grâce à un uniforme mis au point par Hank Pym (Michael Douglas), le héros peut grandir et rapetisser à sa guise, en plus de «contrôler» les fourmis.

Dans cette nouvelle aventure, Lang est confiné à domicile par le FBI pour avoir enfreint les accords de Sokovia (dans Captain America: Civil War). Il a remisé son costume de superhéros et dirige une entreprise de sécurité à distance.

Alors qu’il ne reste quelques jours à sa peine, Lang fait un drôle de rêve dans lequel il se retrouve dans la peau de Janet Van Dyne - la femme de Hank Pym, retenue dans le royaume quantique après s’être sacrifiée héroïqueme­nt il y a 20 ans.

Lang découvre que son rêve n’a rien du hasard. Dans le film précédent, il a visité le royaume quantique et Janet l’utilise pour communique­r avec le monde réel.

Pym, sa fille, Hope (Evangeline Lilly) et Ant-Man organisent donc une opération pour sauver Janet.

Le hic, c’est que le criminel Sonny Burch (Walton Goggins) s’est mis dans la tête de s’approprier les laboratoir­es de Hank.

Et qu’une mystérieus­e ancienne agente de S.H.I.E.L.D. a elle aussi besoin des installati­ons de la famille Pym et du retour de Janet pour demeurer en vie.

Ant-Man va avoir besoin de tout son petit change s’il souhaite réunir Janet et Hank...

VISUELLEME­NT IMPECCABLE

De plus en plus, les films produits par Marvel sont des histoires banales portées par des effets spéciaux exceptionn­els.

Ant-Man and the Wasp ne fait pas exception à la règle.

Comment le héros du film peut grandir et rapetisser à sa guise, les scénariste­s se sont creusé les méninges afin d’utiliser ce pouvoir de la façon la plus éblouissan­te possible.

On a donc notamment droit à un laboratoir­e qui se transporte comme une valise à roulettes, un motocyclis­te attaqué par un distribute­ur géant de bonbons Pez, une collection de voitures qui se transforme en jouets Hot Wheels et des fourmis géantes qui construise­nt des installati­ons scientifiq­ues. Chapeau pour l’originalit­é!

Je ne suis vraiment pas un amateur de poursuites de voitures dans les films, encore moins dans les rues vallonnées de San Francisco, mais j’avoue avoir été séduit par celle que nous offre Ant-Man and the Wasp.

Ce qui aurait pu être une longue séquence mille fois vue ailleurs se transforme, grâce aux effets spéciaux, un moment fort du film.

J’ai aussi beaucoup aimé le visuel entourant le personnage de Ghost, un être «mollécuair­ement» instable.

Décidément, on peut tout faire de nos jours avec un ordinateur!

BANAL ET SANS IMPACT

Malheureus­ement, toute cette magie pixelisée ne parvient pas à faire oublier un scénario qui est à la fois convenu et prévisible.

Pire, tout le film est banal et sans impact sur l’univers cinématogr­aphique Marvel.

Pour dire les choses autrement, les événements rapportés dans Ant-Man and the Wasp n’auront absolument aucune incidence sur les 21e, 22e ou 23e volets de la franchise.

Tout ce qui nous est montré aurait pu se dérouler hors écran. Et personne n’aurait été le moindremen­t du monde dépaysé quand AntMan fera sa prochaine apparition au cinéma.

Le cinéphile en moi déteste ce genre de situation où un film se résume à son potentiel monétaire plutôt qu’à servir à faire évoluer des personnage­s ainsi que l’univers dans lequel ils évoluent.

Je me serais aussi passé de tout le charabia scientifiq­ue (probableme­nt invraisemb­lable de toute façon) qu’on nous lance à la tête sans vulgarisat­ion. Et l’immense talent du génial Walton Goggins est criminelle­ment sous-utilisé dans le rôle du méchant Bruch.

Reste que pris pour ce qu’il est, le nouveau Ant-Man est un divertisse­ment plus que potable. À l’instar de son prédécesse­ur, c’est un film simple et pas du tout prétentieu­x qui saura assurément plaire à son public cible. ■

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Hope Van Dyne (Evangeline Lilly) et Scott Lang (Paul Rudd) discutent stratégie. - Gracieuset­é
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