POUR DES PELOUSES BIEN ENTRETENUES
La Ville de Moncton s’apprête à réglementer la hauteur du gazon sur les terrains de ses résidents. Elle n’est pas la première à le faire. Dieppe impose des directives sur l’entretien des pelouses depuis 2016.
À moins d’une surprise, le conseil municipal à Moncton devrait adopter un arrêté limitant la hauteur du gazon sur les terrains privés à 20 cm le 16 juillet. Les conseillères et conseillers ont procédé à la première lecture le 16 juillet.
Dieppe a modifié son arrêté en 2016 pour inclure une hauteur limite des herbes et du gazon sur le terrain de ses citoyens. Elle est aussi de 20 cm. Quiconque ne tond pas sa pelouse à la hauteur réglementaire s’expose à une amende de 240$ à 10 200$.
L’arrêté ne s’applique pas à un terrain vacant.
Très peu de contraventions ont été données à Dieppe depuis l’adoption de ce règlement en 2016. Deux résidents ont été mis à l’amende cette année, mais aucun n’a reçu une contravention en 2017. Par contre, la cité acadienne a traité 60 dossiers à ce sujet en 2017 et déjà 74 cette année.
«Lorsqu’un dossier est ouvert et un avertissement émit, la situation est souvent corrigée, d’où le faible nombre de contraventions qui doivent être données», a indiqué par courriel Julie Albert, agente de communication pour la municipalité.
La sécurité, l’hygiène et le contrôle des lieux inesthétiques sont les principales raisons pour un tel arrêté, selon le maire de Dieppe, Yvon Lapierre.
«Les lieux inesthétiques peuvent attirer toutes sortes de petits animaux et cela peut déranger les voisins. Je me souviens d’un cas en particulier, sur Chartersville, où on a eu énormément de difficulté à joindre le propriétaire. À un moment donné, on n’a pas eu le choix de demander une ordonnance de la cour pour couper le gazon nous même. Ce sont de petites misères pour rien», a souligné le maire.
Frédérick Dion, directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick, voit aussi en un tel règlement des raisons de sécurité.
Un gazon trop long pourrait par exemple cacher un enfant qui marche sur le trottoir à une intersection.
«Ce n’est pas l’arrêté le plus intéressant qu’un conseil doit adopter, mais je crois que pour certaines considérations, ils doivent le faire. Je pense qu’on le fait pour régler certains cas problématiques. On est parfois obligé de ratisser large et d’adopter un arrêté qui s’applique à l’ensemble du territoire, mais c’est peut-être pour des cas précis où il y a des questions de sécurité publique qui entre en ligne de compte, de visibilité par exemple.»
La présence accrue de tiques, un insecte qui peut transmettre la maladie de Lyme, inquiète de plus en plus au Nouveau-Brunswick.
Le conseiller général de Moncton, Pierre Boudreau, y voit là une bonne façon de contrôler l’insecte sur le territoire.
«C’est un arrêté important surtout en raison des tiques et ce genre de choses. Un des conseils qu’ils donnent en matière de prévention pour les tiques, c’est de garder son gazon court», résume-t-il.
D’autres grandes villes au Canada ont adopté des arrêtés similaires. C’est le cas de Toronto qui limite également la hauteur de la pelouse à 20 cm. n