KEDGWICK A GAIN DE CAUSE
Cinq ans après sa fermeture, le bureau du ministère de Pêches et Océans Canada (MPO) de Kedgwick a officiellement rouvert ses portes jeudi. Une décision saluée par de nombreuses personnes qui n’ont jamais compris la décision première de déménager cet important outil de protection des rivières.
C’est notamment le cas de David LeBlanc, directeur général du Conseil de gestion du Bassin versant de la rivière Restigouche. Celui-ci a toujours dénoncé avec vigueur la fermeture du bureau de Kedgwick et ne s’est jamais gêné pour en réclamer la réouverture.
Selon lui, étant d’abord un milieu agricole, Grand-Sault – qui était le lieu d’accueil du bureau depuis 2013 – n’avait pas de bases solides justifiant le déménagement des ressources du MPO.
«C’était une très mauvaise décision de fermer le bureau dès le départ (en 2013). Et on l’a ressenti dans notre bassin versant par la suite, que ce soit au niveau du braconnage ou encore de la protection de l’habitat», déplore-t-il.
Pour celui-ci, la proximité des agents des cours d’eau qu’ils doivent protéger est l’élément-clé d’un service fonctionnel.
«La rapidité d’intervention est primordiale, tout comme la visibilité sur les cours d’eau. Cela a un effet de dissuasion important», rappelle-t-il.
Quatre agents seront désormais basés au bureau du MPO de Kedgwick. Idem pour le bureau du MPO de Charlo qui, lui, ne fonctionnait plus depuis quelques années qu’à temps partiel. C’est donc dire que le Restigouche se retrouvera sous peu avec huit agents permanents sur son territoire.
La réouverture du bureau du MPO de Kedgwick est d’ailleurs un engagement qu’avait pris le député fédéral de Madawaska-Restigouche, René Arseneault.
«On a une rivière magnifique, reconnue mondialement pour la pêche aux saumons. Et pourtant, nous n’avions pas d’agent permanent du MPO dans le secteur, ni sur la rivière, ni sur la baie des Chaleurs (Charlo). C’était tout à fait inadmissible. Ce n’est pas pour rien qu’on avait mis des bureaux à ces endroits. En rouvrant ces bureaux et en réaffectant les ressources plus près des cours d’eau, on respecte la logique», indique le député.
Il souligne à titre de comparaison que le bassin versant de la rivière Miramichi compte 12 agents du MPO.
La réouverture du bureau de Kedgwick s’est faite en grand. Il faut dire qu’on attendait ce moment depuis le jour même où la clé fut mise dans la porte.
«Les rivières Kedgwick et Restigouche jouent un rôle crucial dans l’économie de notre région. On parle de 19 chalets de pêche qui, en l’espace de trois mois à peine, engendrent une quinzaine de millions de dollars en retombées et créé de nombreux emplois au sein de la population. Ça ne faisait donc aucun sens de laisser nos rivières pratiquement sans surveillance», indique Janice Savoie, maire de Kedgwick, pointant notamment les problèmes de braconnage et des bateaux à moteur naviguant à grande vitesse.
Le bureau de Kedgwick devrait être complètement fonctionnel d’ici quelques jours. Cela dit, ses agents ont déjà commencé leurs patrouilles dans le secteur. ■