Nucléaire: une autre entreprise internationale s’installe au N.-B.
Une deuxième entreprise étrangère dans le domaine du nucléaire se joint au groupe de recherche du NouveauBrunswick sur les petits réacteurs modulaires.
Moltex Energy, du Royaume-Uni, entend investir 5 millions $ dans la province et embaucher une vingtaine d’employés au cours des 12 à 18 prochains mois.
L’entreprise veut développer de petits réacteurs nucléaires fabriqués en usine et alimentés par du combustible nucléaire irradié comme celui produit par la centrale de Pointe Lepreau.
Selon le président-directeur général de Moltex, Stephen Haighton, la technologie de son entreprise, le réacteur à sels stable, peut produire «une énergie propre à très faible coût».
Cette technologie développée dans les années 1960 n’a cependant pas encore fait ses preuves sur le plan commercial à grande échelle.
«Si nous voulons que le nucléaire joue un rôle à l’avenir, il faut être capable de produire de l’électricité au même coût que les énergies fossiles, sans subvention (gouvernementale)», avance-t-il.
M. Haighton a participé à une conférence de presse, vendredi, à Saint-Jean, en compagnie du ministre du Développement de l’énergie et des ressources du NouveauBrunswick, Rick Doucet, et du président-directeur général d’Énergie NB, Gaëtan Thomas.
Ce partenariat avec Énergie NB et le groupe de recherche sur le nucléaire est le deuxième à être dévoilé cette semaine par le gouvernement du Nouveau-Brunswick.
L’entreprise américaine Advanced Reactor Concepts a annoncé elle aussi un investissement de 5 millions $ et l’ouverture d’un bureau à Saint-Jean, lundi.
Advanced Reactor veut également développer de petits réacteurs nucléaires modulaires, mais avec une technologie différente de celle de Moltex.
Ces partenariats, qui suscitent la critique des groupes environnementaux, sont rendus possibles grâce à la création du groupe de recherche du Nouveau-Brunswick sur les petits réacteurs modulaires.
Fredericton a annoncé le mois dernier un investissement de 10 millions $ afin de créer ce groupe de recherche.
Le Nouveau-Brunswick possède la seule centrale nucléaire commerciale en activité au Canada à l’extérieur de l’Ontario.
Alors que certains pays tournent le dos au nucléaire pour des raisons environnementales et de sécurité, l’industrie fait l’objet d’une approbation sociale au Nouveau-Brunswick, informe le ministre Rick Doucet.
«Selon ce que j’ai pu voir jusqu’à présent, le permis social a été très bien accepté dans la région de Pointe Lepreau, dans le comté de Charlotte et dans l’ensemble du sud du Nouveau-Brunswick.»
D’après les prévisions de l’entreprise, Moltex pourrait être prête à commercialiser ses réacteurs dans une dizaine d’années.
«La demande ne sera pas seulement au Canada, mais partout sur la planète. Les réacteurs seront construits au Nouveau-Brunswick, ce qui créera un grand nombre d’emplois hautement qualifiés et une importante chaîne d’approvisionnement», de promettre Stephen Haighton.
La vision à long terme des partenaires est de bâtir une centrale de petits réacteurs à des fins de démonstration commerciales à la centrale
de Pointe Lepreau, à l’ouest de SaintJean.
Même si Énergie NB accorde beaucoup d’importance aux énergies propres et renouvelables, la société de la Couronne aura toujours besoin d’une source d’énergie alternative fiable en période de pointe ou par temps très froid ou lorsque le soleil et le vent ne sont pas au rendez-vous, précise son
PDG, Gaëtan Thomas.
«Les énergies renouvelables ont une capacité de production d’électricité de base limitée. Sans l’énergie nucléaire, nous ne pourrons pas atteindre l’équilibre nécessaire seulement avec les énergies renouvelables.»
«Il n’est pas encore question de Pointe Lepreau II, mais nous faisons les premiers pas pour nous y rendre», indique M. Thomas. n