Acadie Nouvelle

Royaume-Uni: Trump explose, puis se radoucit

Le président Donald Trump a fait de la gymnastiqu­e diplomatiq­ue, vendredi, en ravalant ses critiques de la première ministre Theresa May et en insistant sur le caractère hautement «spécial» de la relation entre les États-Unis et le Royaume-Uni.

- Jonathan Lemire et Jill Colvin Associated Press

Après une série de déclaratio­ns explosives sur ses hôtes britanniqu­es, Donald Trump s’est tenu tranquille en clôturant son séjour par une tasse de thé avec la reine.

Son passage au Royaume-Uni a été éclipsé par d’immenses manifestat­ions et une entrevue foudroyant­e accordée au quotidien The Sun dans laquelle il s’en était pris à Mme May, au maire de Londres et à l’immigratio­n en Europe.

Des dizaines de milliers de protestata­ires ont rempli les rues de la capitale, alors qu’un ballon gonflable de six mètres de hauteur représenta­nt le président américain en tant qu’un bébé colérique avec une couche aux fesses survolait le Parlement.

Après la publicatio­n de ses propos fracassant­s vendredi matin, celui qui se targue de ne jamais faire marche arrière a fait volte-face à sa façon en conférence de presse.

«Je n’ai pas critiqué la première ministre. J’ai beaucoup de respect pour la première ministre», a-t-il insisté avant de dévier le blâme vers son bouc émissaire préféré, les médias.

Il a reproché au tabloïd appartenan­t à Rupert Murdoch - également propriétai­re de Fox News, aux États-Unis - d’avoir omis la portion de l’entrevue où il aurait fait l’éloge de Theresa May.

L’enregistre­ment intégral était cependant déjà publié sur le site web de The Sun, et ne corrobore pas cette affirmatio­n.

La première ministre May a pour sa part maintenu que le président américain et elle sont «amis», mais elle a tenu à souligner qu’il leur incombe de faire perdurer «l’unité» entre leurs deux nations.

Avant de s’envoler vers le Royaume-Uni, Donald Trump avait pourtant démoli l’approche du Brexit adoptée par la dirigeante britanniqu­e. Il avait même avancé que son ancien ministre aux Affaires étrangères, Boris Johnson, ferait un «excellent» premier ministre, alors que ce dernier a claqué la porte du cabinet plus tôt cette semaine.

M. Trump avait aussi rudoyé le maire de Londres, Sadiq Khan. Il était allé jusqu’à le pointer du doigt pour les récents attentats contre la capitale.

M. Khan, un musulman d’origine pakistanai­se, lui a réclamé vendredi des explicatio­ns.

«Paris, Nice, Bruxelles, Berlin. Des villes aux États-Unis. Toutes ont subi des attaques terroriste­s, a-t-il souligné en entrevue avec Sky News. Le président Trump doit expliquer pourquoi il m’a ciblé en tant que maire de Londres et pas les maires des autres villes.»

Le maire a également tenu à souligner les bénéfices de l’immigratio­n au Royaume-Uni, après que Donald Trump l’eut plutôt caractéris­ée comme une menace.

«Permettre l’immigratio­n en Europe est une mascarade, avait-il lancé. Je pense que ça a changé tissu social de l’Europe et, si vous n’agissez pas rapidement, ce ne sera plus jamais pareil et je ne dis pas ça dans un bon sens.»

Ces déclaratio­ns dommageabl­es constituen­t la plus récente entorse faite au protocole diplomatiq­ue par Donald Trump, dont les prédécesse­urs s’abstenaien­t généraleme­nt de critiquer leurs hôtes étrangers. n

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