Des Croates négligés… mais finalistes
Davor Suker discutait de l’importance de l’exploit de la Croatie, qui s’est taillé une place en finale de la Coupe du monde de soccer, lorsqu’il a été interrompu par un visage familier dans le lobby d’un hôtel de Moscou.
Une seule personne est encore le «patron» de l’ex-attaquant croate d’Arsenal.
«Davor, a lancé Arsène Wenger, son entraîneur-chef à Arsenal. Tu veux te venger de nous?»
Ça fait 20 ans que le pays natal de Wenger, la France, a freiné la Croatie dans un match de demi-finales de la Coupe du monde auquel participait Suker.
Aujourd’hui, la Croatie, dont la fédération nationale de soccer est dirigée par Suker, a franchi une autre étape dans le tournoi le plus prestigieux de la FIFA. Une victoire de la Croatie contre la France à Moscou dimanche leur procurerait un premier titre majeur, mettant la touche finale à une compétition où la hiérarchie mondiale a totalement été évacuée.
«Nous sommes un petit pays, mais un grand pays de football, a dit Suker. Nous avions terminé troisièmes (en 1998). Nous pouvons faire mieux dès maintenant.»
Après l’exclusion de poids lourds tels que l’Argentine, le Brésil, l’Allemagne et l’Espagne - dans un tournoi où les États-Unis et l’Italie n’ont même pas pu se qualifier -, la Croatie persiste, et démontre à la planète entière qu’un budget faramineux ne rime pas toujours avec succès sur le terrain.
«Il n’y a qu’une seule solution au football. C’est le travail acharné, a mentionné Suker. Nos ressources sont limitées, mais les jeunes peuvent jouer à l’école, dans la rue, et nous continuons de trouver des clés à notre succès en persévérant.»
L’accession de la Croatie à la finale lui assure une bourse de 28 millions $US. Si elle l’emporte, elle recevra un montant additionnel de 10 millions $ de la FIFA - un montant impressionnant compte tenu du fait que la fédération croate opère avec un budget annuel d’environ 35 millions $, selon Suker. n