LES PLAISIRS DE LA CAMERISE
La camerise, vous connaissez? Ce petit fruit est plutôt méconnu au NouveauBrunswick à l’heure actuelle. Pourtant, il se propage de plus en plus dans la province ces dernières années.
Glenda Cowan et Hubert Noël ont commencé leur ferme en 2014 à Lamèque. Quatre ans plus tard, ils comptent maintenant 8700 plants de camerise. Ils devraient franchir le cap des 9000 la saison prochaine.
À l’instar des fraises, framboises et bleuets, le petit fruit n’a pas été affecté par les gels des récentes semaines. Au contraire, il a besoin du froid dans son processus de croissance, explique M. Noël.
«Les bourgeons commencent à apparaître dès le mois mars. C’est à ce moment que le plan se réveille», précise-t-il.
«Ça ne l’affecte pas du tout poursuit Mme Cowan. C’est très difficile à faire mourir.»
Les plants de camerise peuvent survivre à des températures allant jusqu’à -40 degrés Celsius.
Les plants fleurissent normalement vers le début juin. Il est possible de les cueillir vers la deuxième semaine de juillet selon les agriculteurs.
La récolte est à la fois simple et exigeante. Simple parce qu’il ne suffit que de secouer la branche pour faire tomber les fruits; complexe parce que tout est fait à la main, du moins à leur ferme.
Glenda Cowan estime qu’elle parvient à faire 200 arbres par jour durant des journées pouvant s’étaler de 8h à 20h.
Originaire de la Russie, la camerise a d’abord attiré l’attention d’un professeur en Saskatchewan qui a réussi à cloner les plants pour les reproduire ici. Il y existe plusieurs fermes du côté du Québec, plus particulièrement au Lac-Saint-Jean. Il y en a aussi d’autres à Edmundston et sur les îles dans la Péninsule.
La particularité du fruit c’est qu’il est riche en antioxydant. Il dépasse les bleuets et les canneberges, entre autres.
Par ailleurs, il est aussi riche en vitamine A, vitamine qui est surtout présente dans les légumes comme la carotte ou encore dans les melons.
La ferme Cowan-Noël met aussi l’emphase sur l’aspect bio. Ils n’utilisent aucun produit qui pourrait contaminer les plants.
«Nous laissons la nature faire ce qu’elle fait», indique Glenda.
Le seul ajout qu’ils ont testé cette année, c’est la poudre de balsalte. Ce résidu volcanique naturelle procuré chez Saint-Isidore Asphalte semble avoir fait ses preuves.
«Il est possible de voir une croissance accélérée sur les plants où nous en avons saupoudré», mentionne M. Noël.
«Ça fait en sorte qu’ils sont plus gros et ils ont plus de force», ajoute Mme Cowan.
À maturité, un arbre de camerise fait 5 pieds de haut par environ 3 pieds de large.
Chaque plant de la ferme a une production qui varie. Les propriétaires estiment récolter en moyenne entre 3 et 5 livres par plants durant la saison.
«On dit qu’un arbre optimal donne entre 8 et 14 livres de fruits, mais c’est exceptionnel. Je dirais qu’un arbre qui donne entre 6 et 7 livres, c’est extrêmement bon.»
Annuellement, ils estiment récolter tout près de 45 000 livres de camerise.
Pour l’instant, les camerises sont vendues localement à des particuliers et fidèles clients qui s’empressent d’en avoir tous les ans. ■