Acadie Nouvelle

Camp Canak: une attente interminab­le

Les personnes à besoins spéciaux sontelles vraiment une priorité pour la province?

- restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

C’est la question qu’on se pose à Kedgwick depuis que le projet de reconstruc­tion du Camp Canak demeure bloqué au niveau du gouverneme­nt depuis une demi-douzaine d’années.

Le Camp Canak est un lieu de séjour temporaire destiné aux personnes à besoins spéciaux. La vocation se veut double, d’abord un camp de vacances pour cette clientèle, mais aussi un camp dit de «répit» pour les parents, question d’éviter l’épuisement ou encore pour retrouver son couple le temps d’un week-end.

«Quand on est parent, ça peut peser lourd sur les épaules à la longue de prendre soin d’un enfant ou d’une personne handicapée, que ce soit un handicap physique ou mental. C’est dur sur soi et sur les couples. Pouvoir laisser son enfant dans un tel lieu pendant quelques jours en sachant qu’il va s’amuser et être bien traité, ça fait toute la différence du monde», raconte Margot Bujold, présidente du conseil d’administra­tion du Camp Canak.

Elle en sait quelque chose. Sa propre fille a utilisé les services du camp à de nombreuses reprises avant son décès, il y a quelques années. Depuis, sa mère continue le combat pour rouvrir l’infrastruc­ture.

En fonction pendant une trentaine d’années, le Camp Canak s’était forgé une solide réputation, non seulement au Restigouch­e-Ouest, mais partout dans la province. Sa clientèle provenait des quatre coins du Nouveau-Brunswick.

Le centre a dû fermer ses portes en 2009, car sa structure ne correspond­ant plus aux normes minimales de sécurité. Il en aurait coûté aussi cher de le réparer, dit-on, que de le reconstrui­re à neuf.

Depuis lors, le conseil s’est mis à la table à dessin. Il a pondu un projet solide: un nouvel édifice en bordure des deux lacs de Kedgwick pouvant accueillir 24 clients à la fois à l’année.

Coût du projet: près de 2 millions $. Le comité est allé chercher sa part de financemen­t auprès de la communauté. Plus de la moitié de l’argent nécessaire est sur la table. Pour le reste, on espère un coup de main de la province. Mais cette aide tarde à se matérialis­er. Projet qualifié de «social», il semble à tout coup passer entre les mailles du filet.

«Notre projet est complet. Ça fait quelques fois qu’on le soumet au gouverneme­nt. Chaque fois, on nous dit qu’il est louable, intéressan­t et qu’on va le traiter en priorité. Et chaque fois, ça n’aboutit pas. On nous revient toujours avec des questions et des demandes pour d’autres études, etc. C’est long. La preuve, ça fait maintenant neuf ans que le camp n’est plus et que les familles n’ont plus accès à cette ressource. On finit par se demander si les personnes à besoins spéciaux sont réellement une priorité pour le gouverneme­nt», désespère Marie-Christine Arpin, vice-présidente du conseil.

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– Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert La lenteur bureaucrat­ique commence à tester sérieuseme­nt la patience de ceux qui rêvent de voir le Camp Canak renaître de ses cendres.
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– Archives Les plans pour un nouveau Camp Canak.
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