Acadie Nouvelle

Parents épuisés

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Sylvie Parent, de Saint-Quentin, a utilisé par le passé les services du Camp Canak, en y envoyant sa fille, Marie-Ève. «Elle y est allée une seule fois et depuis, elle attend avec impatience d’y retourner. Moi aussi j’ai hâte, car je dois lui trouver quelque chose à faire durant l’été. On finit par s’essouffler. On aimerait ça aussi, comme parents, avoir une fin de semaine à nous de temps en temps», exprime-t-elle.

Amélie Gallant, de Kedgwick, a un jeune garçon à besoins, Noah. Aveugle de naissance et souffrant d’une légère déficience, les sports et les activités des camps réguliers ne sont pas pour lui. Le Camp Canak cadrerait parfaiteme­nt avec ses besoins. Noah n’a jamais eu la chance d’aller au camp, mais sa mère le connaît bien. «Plus jeune, j’y ai fait du bénévolat. Et étant de Kedgwick, j’ai grandi avec le camp dans la communauté. Je connais donc les miracles qu’on y faisait», raconte-t-elle.

L’attente est pesante pour ces deux mères du Restigouch­e-Ouest.

«Et c’est très frustrant de voir le gouverneme­nt investir un peu partout et que notre tour n’arrive jamais. Pendant ce temps, on a des familles qui souffrent. On ne semble pas prendre en considérat­ion le bien que cela fait aux familles», ajoute Mme Parent. De son côté, Margot Bujold avoue ne plus savoir vers quels saints se tourner pour obtenir l’aide du provincial. «On ne demande pourtant pas la lune. On parle d’un montant d’environ 760 000$. C’est peu pour tout le bien que ça peut apporter aux gens», ditelle.

Et l’imminence d’une élection provincial­e n’augure rien de bon pour le projet, croit-elle. L’Assemblée législativ­e étant sur le point de se dissoudre, le financemen­t de projets sera bientôt mis sur la glace.

«On a eu notre lot de promesses. Mais là, on craint de devoir encore repartir à zéro après les élections. Au mieux l’appareil gouverneme­ntal sera gelé pendant quelques mois par la suite. Donc en gros, on risque de se retrouver au printemps prochain au même point, sans annonce officielle et sans camp pour encore au moins une ou deux autres années. On ne peut pas attendre. Les parents ne peuvent pas attendre», lance-t-elle, ne demandant rien de moins qu’un appui immédiat.

Pour Marie-Christine Arpin, la province a la chance avec ce projet de mettre en pratique l’image qu’elle projette partout.

«Le gouverneme­nt clame que le Nouveau-Brunswick est une province inclusive, à l’écoute de ses personnes vulnérable­s. Mais quand on voit à quel point on doit se battre pour obtenir des fonds pour notre projet, pour ce segment de la population, on se demande si ce n’est pas que des mots. Elle a la chance ici d’agir», suggère-telle. – JFB

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