JUSTIN TRUDEAU SE TOURNE VERS DOMINIC LEBLANC
Justin Trudeau a remanié son conseil des ministres mercredi; un exercice qui expose les inquiétudes du gouvernement fédéral face à un voisin de plus en plus difficile et des provinces où il a perdu des alliés.
Le premier ministre a également rétrogradé Mélanie Joly et donné du galon à trois députés ontariens.
Mme Joly, qui ne se sera pas tout à fait relevée de l'épisode Netflix, est remplacée par un autre Montréalais au ministère du Patrimoine: Pablo Rodriguez. L'élu d'Honoré-Mercier occupait, jusque-là, les fonctions de whip du gouvernement. Mme Joly ne gérera plus que tourisme, langues officielles et francophonie.
Elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. «Je suis très fière de tout ce qui a été fait à Patrimoine. J'avais hérité à l'époque d'un ministère qui avait été coupé à 40%. Et je suis contente de l'avoir rebâti, de l'avoir refinancé, d'avoir annoncé toutes les réformes. Et maintenant je suis prête pour un nouveau défi», at-elle lancé à sa sortie de Rideau Hall.
«Le tourisme est un moteur économique essentiel», a dit M. Trudeau dans sa conférence de presse qui a suivi la cérémonie. «La capacité de Mélanie de connecter avec les gens, d'aller vendre le Canada à l'international (...), c'est un portfolio très important pour moi», a-t-il assuré.
M. Rodriguez a dit ne pas avoir l'impression de s'être fait refiler «une patate chaude» et a professé son amour des patates, en rigolant, après avoir vanté l'importance des dossiers qu'il se voit confier.
Signe que les rapports avec les provinces sont dorénavant plus compliqués - le nouveau premier ministre ontarien Doug Ford est déjà en conflit ouvert avec Ottawa -, M. Trudeau a créé un nouveau portefeuille qu'il confie à Dominic LeBlanc: Affaires intergouvernementales et Commerce intérieur.
À son arrivée au pouvoir en 2015, M. Trudeau avait choisi de se garder la responsabilité des affaires intergouvernementales.
«Je voulais avoir quelqu'un qui puisse se dédier aux relations avec les provinces», a dit M. Trudeau de son ministre LeBlanc. «La donne est en train de changer à travers le pays avec différentes élections provinciales», a-t-il ensuite admis.
«Je suis une personne comme point de départ qui veut collaborer, qui veut être doux, qui veut être gentil, a annoncé M. LeBlanc à son point de presse. Nous avons cependant un agenda. Nous avons fait des engagements envers les Canadiens lors de l'élection il y a trois ans. Et nous avons l'intention de garder nos engagements.»
Un des points de discorde entre le nouveau gouvernement ontarien et Ottawa est l'imposition d'un prix sur le carbone pour lutter contre les changements climatiques. n