KATHERINE D’ENTREMONT VA NOUS MANQUER
Une page importante se tourne aujourd’hui au Nouveau-Brunswick avec le départ à la retraite de la commissaire aux langues officielles, Katherine d’Entremont.
Cette fonctionnaire de carrière ne l’a pas toujours eu facile depuis son arrivée, en 2013. C’est le moins qu’on puisse dire.
Sur la place publique, elle a servi de punching bag à de nombreuses personnes (dont certains élus provinciaux) qui n’aimaient pas du tout son approche.
Elle a aussi fait sortir les trolls francophobes de leurs caves. À de nombreuses reprises, ces gens pleins de haine pour les Acadiens ne se sont pas fait prier pour déverser leur fiel sur la commissaire dans les réseaux sociaux.
Si Katherine d’Entremont a souvent servi de paratonnerre, c’est en bonne partie parce qu’elle exposait les failles systémiques au sein de l’appareil gouvernemental sans tourner autour du pot. Elle faisait son travail et elle le faisait bien.
Michel Carrier (qui a été commissaire de 2003 à 2013) prend maintenant le relais sur une base intérimaire.
Il faudra attendre la formation du prochain gouvernement – après les élections du 24 septembre – pour savoir qui lui succèdera.
Une chose me semble claire: la tentation d’imiter le gouvernement fédéral et de nommer un chien de poche – et pas un chien de garde – sera forte pour les maîtres de l’Assemblée législative.
Un facteur important entrera cependant en ligne de compte: la Loi sur les langues officielles du N.-B. contraint le gouvernement à choisir parmi les candidats que lui propose un comité de sélection.
Ce comité sera composé d’un juge, d’un membre de la communauté universitaire, du greffier de l’Assemblée et du greffier du Conseil exécutif.
Ce n’est toutefois pas un rempart à toute épreuve, puisque rien n’empêchera Fredericton d’opter pour le candidat qui risque le moins de brasser la cage.
Si cela se produit et que l’on se ramasse avec un genre de Raymond Théberge, ceux et celles qui tiennent au respect des droits linguistiques vont vite réaliser que Katherine d’Entremont leur manque cruellement. ■