Acadie Nouvelle

Pas de vacances pour les artistes et les artisans locaux!

L’été est la période la plus favorable pour les artistes et les artisans locaux pour vendre leurs créations et se faire connaître. Les petits commerçant­s tirent aussi leur épingle du jeu.

- Vincent Pichard vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Manon DeGrâce, de Shippagan, est une peintre intuitive. Depuis son enfance, elle laisse glisser ses pinceaux sur la toile. Il y a cinq ans, elle a changé sa manière de faire.

«Quand je commence un nouveau tableau, je n’ai aucune idée préconçue. Je ne sais pas ce que je vais dessiner. Je me lance sans peur. C’est ça la peinture intuitive. Je peins sans stress», explique-t-elle.

Tous les étés, elle vend ses toiles au marché du Havre, à Shippagan. Les écouler n’est pas sa motivation première.

«J’aime montrer ce que je fais et procurer de la joie aux gens. Quand un client me dit: «Je suis hypnotisé par votre tableau, il me fait du bien», je trouve ça plus gratifiant que la vente elle-même.»

Si Manon DeGrâce est une habituée des marchés estivaux, Denis Haché s’y essaye pour la première fois. Bricoleur de longue date, il aime travailler le bois. Cet hiver, il s’est mis à fabriquer des toupies et des chaises à bascule en bois franc.

Du côté de Sainte-Marie-Saint-Raphaël où il habite, la qualité de son travail est reconnue. C’est pourquoi sa femme, Yvette Duguay, lui a suggéré d’en produire en quantité suffisante pour les vendre.

«J’ai fait le tour des campings en début de mois. J’en ai laissé au Village historique acadien et à la boutique du phare de Miscou», liste-t-elle.

Le couple est également au marché de Shippagan, tous les dimanches. Les toupies de Denis Haché plaisent. Le jour où nous l’avons rencontré, nous avons croisé Édith Mallet, de Shippagan. Le gadget lui a tapé dans l’oeil.

«Ça me rappelle les toupies que j’avais quand j’étais petite. Au moins, elles tournent. Elles ne sont pas comme celles en plastique qu’on achète en magasin. Et c’est fait par quelqu’un de chez nous, c’est local.»

Séduite, la visiteuse en a choisi une pour sa petite-fille de 8 ans. Denis Haché et Yvette Duguay ne comptent pas faire fortune avec ces réalisatio­ns artisanale­s. Tout au plus veulent-ils en tirer un petit profit.

«Je pense à ma retraite. J’ai 62 ans, j’arrêterai de travailler dans trois ans. Ça nous fait un petit revenu d’appoint.»

Sa compagne ajoute: «Ça nous aide à payer les dépenses courantes et nos vacances. La semaine prochaine, on s’en va aux Îles de la Madeleine.»

À Inkerman, l’été fait les beaux jours d’Émerentien­ne Dugas. De janvier à décembre, elle et son conjoint accueillen­t les flâneurs. Ils ont transformé leur garage en marché aux puces. Leur stock est renouvelé toutes les semaines, assure-t-elle.

«On a du passage l’hiver. Ce qui fait la différence c’est que l’été on voit des touristes.»

Les vacanciers ne sont pas des grippesous.

«C’est sûr qu’ils ne nous prennent pas de meubles ou d’électromén­agers. Ils s’arrêtent surtout pour des petites choses. J’avais des babioles aux couleurs acadiennes. Je les ai toutes vendues», confie la marchande.

Peu importe la météo, peu importe qu’ils découvrent la région ou qu’ils y vivent, les clients négocient.

«Ça ne me surprend pas, je m’y attends. C’est la règle dans un marché aux puces.» ■

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- Acadie Nouvelle: Vincent Pichard Avec l’argent de ses toupies en bois et de ses chaises à bascule qu’il vend depuis le début de l’été seulement, Denis Haché a l’intention de partir en vacances avec sa femme, Yvette Duguay (au centre).
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