Acadie Nouvelle

Manifestat­ion des travailleu­rs saisonnier­s: pique-nique estival sur fond de frustratio­n

Les travailleu­rs saisonnier­s de la Péninsule acadienne sont prêts à se faire entendre à tout prix.

- David.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Mardi matin, plusieurs centaines d’entre eux se sont rassemblés devant le Centre culturel de Caraquet, où est situé le bureau du député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier. La manifestat­ion pourrait être de longue durée. Certains participan­ts avaient l’intention d’y passer la nuit.

«Aujourd’hui (mardi), ç’a été organisé à la demande des gens qui veulent lancer un cri d’alarme. On a invité les gens à amener leurs tentes et leurs roulottes, parce qu’assez, c’est assez», a signalé Fernand Thibodeau, porte-parole du Comité d’action de l’assurance-emploi de la Péninsule acadienne.

Alors que l’événement a parfois pris les allures d’un pique-nique estival, la colère était tout de même palpable.

Steve Hachey, de la région de Tracadie, fait partie de ceux qui prévoient rester sur place le plus longtemps possible. Il a prévu passer la soirée dans un tipi qui a été érigé devant le Centre culturel de Caraquet.

Le travailleu­r en constructi­on, âgé de 34 ans, mise particuliè­rement sur les prestation­s d’assurance-emploi depuis qu’il a été victime d’un accident en 2011. Bien qu’il ait cumulé des emplois depuis ce temps, sa santé ne lui permet pas de travailler comme il le voudrait, dit-il.

«Les gens sont tannés. L’assurance-emploi est une nécessité, pas un loisir. Les ministres du fédéral doivent changer la loi pour que l’assurance-emploi marche comme auparavant, soit 14 semaines et 420 heures de travail pour 30 à 35 semaines de prestation­s.»

De son côté, le député Serge Cormier n’y sera pas avant mercredi au plus tôt. Étant à Ottawa, il a contacté deux représenta­nts du Comité d’action pour leur demander de reporter la manifestat­ion à mercredi, a-t-il écrit dans un communiqué envoyé aux médias dimanche soir. Le Comité d’action a toutefois décidé d’aller de l’avant.

DES CHANGEMENT­S QUI FRUSTRENT

Les membres du Comité d’action ont organisé plusieurs manifestat­ions et rassemblem­ents au cours des derniers mois. Bien que leurs actions aient poussé des élus fédéraux et provinciau­x à prendre des engagement­s en leur faveur, la mise à jour récente des données de la région économique de l’assurance-emploi de Restigouch­e-Albert en frustre plusieurs.

Depuis le 8 juillet, les gens doivent travailler au moins 525 heures assurables pour toucher à un minimum de 21 semaines de prestation­s régulières. Il y a seulement une année, une personne devait travailler 455 heures pour obtenir un minimum de 24 semaines de prestation­s.

La diminution s’explique par une baisse généralisé­e du taux de chômage dans la zone Restigouch­e-Albert, qui couvre la majorité du Nouveau-Brunswick, y compris les villes de Campbellto­n, de Bathurst, de Tracadie, de Miramichi et de Shediac.

Plusieurs craignent cependant de ne pas arriver Des travailleu­rs saisonnier­s manifesten­t devant le bureau de Serge Cormier. Acadie Nouvelle: David Caron à accumuler un nombre suffisant d’heures assurables avant la fin de l’automne.

«Il faut faire quelque chose tout de suite. On est dans une situation urgente!», a lancé Fernand Thibodeau.

L’un des objectifs de l’événement de mardi demeurait l’organisati­on d’un tête-à-tête avec Jean-Yves Duclos, ministre fédéral responsabl­e du dossier de l’assurance-emploi. M. Thibodeau espère que M. Duclos participer­a à la prochaine réunion de la Table de concertati­on sur l’assurance-emploi, qui aura lieu jeudi à Bathurst. ■

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