Harcèlement au travail: Chris Collins «accepte la pleine responsabilité»
Le président de l’Assemblée législative admet sa responsabilité et exprime ses regrets dans l’affaire de harcèlement d’un ancien employé.
Le député Chris Collins a répondu aux conclusions de l’enquêteure indépendante, mardi, par le biais de son avocat.
«À la suite des conclusions de Mme Mcleod, (M. Collins) accepte la pleine responsabilité et est plein de remords pour ses actions», a déclaré Me T.J. Burke.
Leslie H. Mcleod a déterminé à la suite de son enquête que la plainte contre M. Collins était «en partie fondée» et qu’il avait enfreint «en partie» la directive sur le harcèlement en milieu de travail du gouvernement du NouveauBrunswick.
Le rapport d’enquête n’a pas été rendu public par l’Assemblée législative et Me Burke n’a pas souhaité préciser les faits pour lesquels son client se dit repentant aujourd’hui.
Il a cependant indiqué qu’il s’agissait selon lui d’une infraction «au bas de l’échelle» en matière de harcèlement.
«Ce n’est pas quelque chose de majeur. Ce n’est pas une situation où il mettait physiquement la main sur une personne ou touchait physiquement quelqu’un pour des motifs sexuels. Ce n’est pas ce qui s’est passé ici.»
«Si, par hasard, vous faites une remarque désinvolte ou si vous dites quelque chose qui est basé sur le genre ou sur la sexualité comme une blague, ou juste un commentaire en passant qui devrait être considéré comme inapproprié ( …), ce serait une violation de la politique», a-t-il dit.
Chris Collins a été suspendu du Parti libéral en avril par le premier ministre Brian Gallant à la suite d’une plainte pour harcèlement déposé contre lui.
M. Collins est toujours le président de l’Assemblée législative bien qu’il ait renoncé à ses responsabilités administratives.
Les députés membres du Comité d’administration de l’Assemblée ont rendez-vous vendredi pour décider de la marche à suivre en ce qui concerne M. Collins.
Selon T.J. Burke, qui a été procureur général du Nouveau-Brunswick de 2006 à 2009, le comité «n’a absolument aucune autorité pour punir le président de l’Assemblée législative».
Afin de sévir contre M. Collins, l’ensemble des députés devraient être rappelés à Fredericton pour se prononcer sur la question, affirme Me Burke, ce qui n’est pas prévu avant les élections de l’automne.
«Je ne suis pas certain que les partis ont le goût de revenir pour débattre de la question. Je trouve que ça serait un gaspillage de fonds publics de faire ça.»
La décision de Brian Gallant de suspendre Chris Collins du caucus du Parti libéral avant même que quelqu’un soit embauché pour mener une enquête est déjà une punition amplement suffisante, affirme Me Burke.
«Le premier ministre a décidé de le punir dès Le député Chris Collins a répondu aux conclusions de l’enquêteure indépendante, mardi, par le biais de son avocat. - Archives
le début. Lorsque le chef du parti vous suspend du caucus, il est en train de dire à vos collègues et aux membres du parti entier que (vous) n’êtes pas moralement digne de faire partie du caucus.»
À la suite de sa suspension, M. Collins a annoncé son intention de poursuivre M. Gallant en diffamation, ajoutant qu’il ne pourrait plus jamais être député d’un parti dirigé par lui.
Le Parti libéral a alors décidé de se choisir un nouveau candidat dans la circonscription de Moncton-Centre sans attendre la conclusion de l’enquête.
Chris Collins n’a pas déposé sa poursuite, mais il pourrait toujours le faire, selon son avocat. Celui qui a déjà été élu à trois reprises n’écarte pas non plus la possibilité de se présenter comme candidat indépendant lors des élections. ■