Acadie Nouvelle

Johnny «Football» n’est pas le sauveur des Alouettes

Face à un incessant carrousel de quarts et des contre-performanc­es à l’attaque, le directeur général des Alouettes de Montréal, Kavis Reed, n’avait d’autres choix que de réaliser un coup d’éclat.

- Simon Servant La Presse canadienne

Le nouveau quart des Alouettes de Montréal, Johnny Manziel (2), pendant son premier entraîneme­nt avec l’équipe, lundi. - La Presse canadienne: Ryan Remiorz

Acquis des Tiger-Cats de Hamilton la veille, le quart Johnny Manziel a été présenté aux médias montréalai­s, lundi, au Stade olympique, sans toutefois se voir accoler l’étiquette de sauveur par Reed.

«Il y a quelques semaines, nous discutions de notre situation au poste de quart, notamment au niveau des blessures. Nous cherchions un quart envers qui nous aurions confiance pour faire progresser cette organisati­on. Le nom de Johnny est revenu, a mentionné le directeur général. Nous avons le sentiment qu’il peut nous donner une chance de gagner des matchs. Nous n’avons pas effectué cet échange pour qu’il soit le sauveur, mais plutôt pour qu’il soit un rouage de notre équipe.»

Depuis qu’il a décidé de faire le saut dans la Ligue canadienne de football, le 19 mai, Manziel a eu l’occasion de voir un peu d’action lors des matchs préparatoi­res, amassant d’ailleurs 88 verges par la passe contre les Alouettes au début de juin.

Même s’il n’a cependant pris part à aucun jeu offensif depuis le début de la campagne, le jeune homme âgé de 25 ans croit que les choses peuvent très bien tourner à Montréal.

Après une brillante carrière universita­ire avec les Aggies de Texas A&M, Manziel s’est plus fait remarquer dans la NFL pour ses frasques hors du terrain que dans l’uniforme des Browns de Cleveland, qui l’avaient repêché en première ronde en 2014. Son manque de sérieux et ses problèmes de comporteme­nt avaient forcé les Browns à le libérer en mars 2016.

Néanmoins, Manziel, surnommé Johnny «Football», estime avoir appris de ses erreurs et bien que Montréal ait une vie nocturne un peu plus active que Hamilton, le nouveau quart des Alouettes insiste sur le fait qu’il est venu mettre ses bottes de travail pour contribuer aux succès d’une formation qui en a bien besoin.

«Ces erreurs vont me suivre toute ma vie. À Hamilton, certains disaient que la ville était trop près de Toronto et que je ferais la fête làbas, a fait savoir Manziel. J’ai commis des erreurs dans le passé, mais je ne les laisserai pas me définir pour les prochaines années. Je suis ici pour faire un travail et je focalise sur ce que je peux accomplir. Les Alouettes ont donné beaucoup pour que je vienne jouer ici et c’est à moi d’agir en profession­nel et faire ce que je fais de mieux.»

Manziel n’est toutefois pas complèteme­nt en terrain inconnu au sein des Alouettes. Il connaît très bien Sherman, qui dirigeait les Aggies lorsque le quart est arrivé au sein de la formation. Même s’il n’a jamais joué sous les ordres de Sherman, Manziel a tissé des liens avec l’entraîneur-chef des Oiseaux, qui l’a convaincu à se diriger vers l’Université Texas A&M plutôt que vers l’Université d’Oregon.

L’ère Manziel n’est pas officielle­ment commencée chez les Alouettes, mais il est tout de même à souhaiter pour l’équipe que sa venue vienne combler le vide laissé par Anthony Calvillo, qui a pris sa retraite en janvier 2014. Depuis, 13 quarts différents ont effectué au moins un départ avec l’équipe et la formation montréalai­se n’est plus l’ombre de ce qu’elle a déjà été.

Comme si ce n’était pas suffisant, les Alouettes ont perdu 15 de leurs 16 dernières parties en saison et leur dossier de 1-4 en 2018 est le pire de la Ligue canadienne de football, à égalité avec les Argonauts de Toronto. Les Montréalai­s affichent aussi la pire attaque du circuit, avec 65 points marqués. Les Alouettes disputeron­t leur prochain match contre les Eskimos d’Edmonton, jeudi soir, au Stade Percival-Molson. de Montréal. ■

«Je crois que c’est une situation qui peut absolument fonctionne­r pour moi. Je suis très heureux d’être ici, a-t-il affirmé. C’est un tourbillon depuis dimanche soir, mais dès le premier entraîneme­nt aujourd’hui (lundi), j’avais l’impression que je m’étais amélioré et que j’avais beaucoup appris. J’ai confiance que Kavis et l’entraîneur-chef Mike Sherman vont me placer dans une position pour réussir. Je crois que ce sera un processus.»

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