LA VOLONTÉ PERMET DE DÉPLACER DES MONTAGNES
La volonté permet souvent de déplacer des montagnes, Claude Martel en est l’exemple vivant. Il était parmi les 140 cyclistes qui ont franchi la ligne d’arrivée du Tour de l’espoir 2018.
Il y a trois ans, le résident de Petit-Rocher se remettait d’une lourde opération. Diagnostiqué d’une forme rare de cancer du poumon appelé mésothéliome, Claude Martel a subi l’ablation d’un poumon et de la moitié du diaphragme, remplacé par une prothèse.
Cette épreuve n’a pas empêché le papa d’un garçon de 10 ans de se lancer un nouveau défi: parcourir les 650 kilomètres du Tour de l’espoir 2018.
Fier de ce qu’il a accompli, il espère ainsi encourager les autres à se dépasser eux aussi. «Je voulais dire aux gens qu’il y a de l’espoir. Certaines personnes pensent qu’ils ne peuvent pas marcher quelques kilomètres. Moi, je veux dire que tout est possible, il ne faut pas s’arrêter.»
Parti d’Edmundston jeudi, le peloton a roulé jusqu’à Moncton pendant quatre jours en traversantant Saint-Léonard, SaintQuentin, Kedgwick, Campbellton, Caraquet, Tracadie, Néguac, Saint-Louisde-Kent et Shediac.
Les athlètes ont pédalé sous la pluie lors de la première journée, puis ont dû supporter des températures très chaudes sur le reste du trajet.
«C’était difficile, la température, les buttes… Je n’ai pas pu tout faire, mais j’ai roulé au moins 500 kilomètres», confie Claude Martel.
De ce périple, il retient surtout la complicité et l’entraide au sein du groupe.
«Les cyclistes m’ont beaucoup supporté, ils m’ont aidé à réaliser cet exploit», dit-il.
L’an dernier, le Tour de l’espoir avait permis d’amasser la somme de 160 000$ pour la campagne de l’Arbre de l’espoir. Cette fois, plus de 250 000$ ont pu être récoltés pour financer l’achat d’équipements spécialisés et les efforts de recherche contre le cancer.
Ce sont 140 cyclistes qui ont pris part à l’aventure cette année, un record. Larmes, accolades, sourires, l’émotion était à son comble, dimanche soir, lors de l’arrivée sur la rue Main de Moncton.
Cet accomplissement a une signification très personnelle pour bien des participants. À 54 ans, Manon Levasseur a décidé de rejoindre le Tour de l’espoir en l’honneur de sa mère, emportée par la maladie il y a sept ans.
«On est comblés, lâche-t-elle. C’est pour elle que je l’ai fait, je suis fière de l’avoir complété!»
Accueillie par sa fille et ses petits-enfants, Manon Levasseur est soulagée d’arriver à bon port. «Physiquement, ç’a été très difficile, mais ce qui m’a marquée a été l’esprit d’équipe. Tout le monde se tient ensemble», souligne-t-elle.
Un peu plus loin, Michel Nadeau enlace sa femme après avoir terminé le Tour pour la quatrième fois. «On a été très bien encadrés. Ça ne pouvait pas se passer mieux que ça», assure-t-il.
Le citoyen d’Edmundston avait à coeur de sensibiliser la population quant à l’importance d’être actif.
«Avec de l’activité physique et une bonne alimentation, on éliminerait plus de la moitié des cancers. On espère que les gens qui nous voient circuler sur les routes vont se dire: ‘‘Peut-être que je devrais me prendre en main et faire de l’exercice’’» ■