«Trou noir»: un petit groupe d’irréductibles à Caraquet
L’entrée du Centre culturel de Caraquet a été le lieu de rassemblement des mécontents de la réforme de l’assuranceemploi, cette semaine. La table de concertation, organisée jeudi, a calmé les esprits. Pourtant, certains continuent à camper sur place.
Stéphane Richardson affirme qu’ils sont huit à passer nuit et jour sur les lieux, abrités au besoin sous trois tentes. Il annonce qu’il maintiendra son siège jusqu’à ce que le député fédéral Serge Cormier réponde à ses questions.
«Je ne suis pas ici illégalement. Je suis sur mes terres», précise-t-il d’emblée.
Depuis des années, ce résident de Tracadie se bat pour que soient appliquées les modalités de la grande concession ou «Grande Grant» de 1784.
Un accord signé entre le roi Georges III et la Nouvelle-Écosse de l’époque (qui comportait la Nouvelle-Écosse actuelle, le Nouveau-Brunswick et une partie de l’État du Maine) accordait 14 150 acres de terres à 34 familles et à leurs descendants.
Ces parcelles se situeraient dans les secteurs de Caraquet, de Bas-Caraquet, de Saint-Simon, de Paquetville et de VillageBlanchard. Stéphane Richardson se revendique propriétaire d’une partie de ces terres.
Étant issu du peuple autochtone, il demande à ce que lui soient restitués les droits de subsistance provenant de la chasse, de la pêche et de la coupe du bois.
Dans son combat, Stéphane Richardson peut compter sur le soutien de ses amis alliés. Amédée Boucher, activiste engagé contre l’utilisation du glyphosate dans la province, salue son engagement.
«Il faut savoir prendre le contrôle de notre vie, de notre destinée, de nos ressources et de nos richesses», commente-t-il.
Pour le descendant métis et ses appuis, «le gouvernement agit au profit des corporations et au détriment des individus».
Les dirigeants provinciaux ne trouvent pas plus grâce à ses yeux. Dans ces conditions, les élections du 24 septembre constituent un rendez-vous à ne pas manquer. Et il n’est pas le seul à penser ainsi.
«Les libéraux et les conservateurs ne sont que des menteurs. Ils sont tous corrompus. Il faut ouvrir les yeux. C’est frustrant», confie son ami de Caraquet, Stéphane Pallot.
Stéphane Richardson n’en démord pas, les gouvernements doivent être au service du peuple et non l’inverse.
Il met en garde: «Nous avons toujours la possibilité d’un recours collectif pour forcer nos élus à respecter leurs engagements sous peine de sanctions judiciaires.» ■
«Au fédéral, nous assistons à la pire pièce de théâtre jamais vue. Ce ne sont que des clowns», considère Stéphane Richardson.