Le «cocktail idéal» n’existe pas, mais la «lime fonctionne à tout coup»
Alors que les festivals battent leur plein et que la fête nationale acadienne approche, vous serez sans doute à la recherche du «cocktail idéal» pour surprendre vos invités. Eh bien, ne cherchez plus… parce qu’il n’existe pas!
De passage au Festival spiritueux et cocktails de Grande-Anse, Patrice Plante confirme qu’il est impossible de plaire à tout le monde.
Il n’y a donc pas de «cocktail idéal». C’est M. Cocktail lui-même qui nous le dit!
Toutefois, il y existe des valeurs sûres dans le monde de la mixologie. Il y existe toutefois une technique – voire une science – quasi parfaite pour garantir le succès d’un cocktail.
L’autre ingrédient rafraîchissant par excellence et quasi universel est le concombre. Il est souvent le plus utilisé dans les débuts.
«Tout est dans les portions, nous indique le mixologue. Les cocktails devraient toujours avoir la formule 2-1-1. C’est-à-dire deux parts d’alcool, une part d’agrume et une part de sirop simple.»
La quantité d’une part est variable selon la quantité finale qui est désirée. Les parts sont surtout des références.
À titre d’exemple, si notre part d’alcool est de 500 millilitres, nos parts d’agrume et de sirop seront de 250 millilitres chacune.
«Ce que les parts font, c’est qu’elles permettent un meilleur contrôle sur les doses.»
«FACILE DE RATER»
L’autre problème que Patrice Plante constate souvent, c’est que les gens ne savent pas toujours comment faire.
«Je compare souvent tout ça à la cuisine. Il y a des millions de recettes que l’on peut faire, mais c’est facile de les rater. Il vaut mieux connaître les différentes cuissons possibles pour en tirer le maximum de profit.»
«C’est la même chose pour les cocktails. Il faut apprendre la chimie derrière la boisson pour qu’elle goûte toujours la même chose.»
Le danger est que les recettes de cocktails ne dévoilent pas tout, précise M. Plante.
«Je tente le plus possible de systématiser le processus. Chez M. Cocktail, on ne dit pas qu’il faut ajouter de la glace. On dit combien de cubes de glace il faut mettre. Pour les mojitos par exemple, on dit combien de coups de cuillère il faut faire au lieu d’expliquer qu’il faut brasser pendant 10 secondes.»
La température du breuvage compte également pour beaucoup.
«Dans les bars notamment, c’est possible de commander quelque chose et de te dire que c’est le pire que tu aies bu dans ta vie. Quand tu reprends une gorgée un peu plus tard, il est soudainement meilleur.»
D’où l’importance de la glace, mais aussi des alcools bien tempérés.
«Prends comme exemple la vodka. À la température ambiante, il est plus sec. Une fois mis au congélateur, le goût est meilleur parce que la température est idéale pour l’alcool.»
Il faut engourdir le fort de l’alcool pour calmer l’épice, note le mixologue.
«Un dry martini doit être servi à -5°C. Le bourbon est meilleur lorsqu’il est extrêmement froid.»
Pour les papilles gustatives, il n’y a pas de miracle.
«Les goûts plus amers ou plus prononcés se développent avec le temps.» ■
«La lime fonctionne à tout coup, mentionne-t-il. Ce que l’on veut – et c’est ce que j’essaie de faire – est d’avoir de la simplicité. Je trouve que tout est compliqué pour rien en mixologie.»